La crise n'est pas due à la chute des prix du pétrole, c'est un gros mensonge. Elle est due aux multiples échecs du pouvoir politique», a déclaré l'ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, à l'occasion de l'université d'été du Front du changement à Boumerdès. Pour lui, la situation du pays s'aggrave et le pouvoir fait toujours la sourde oreille. «Il faut dire la vérité au peuple, la situation est très grave. Il faut cesser avec la politique du ‘tout va bien'. Nous n'avons pas les moyens pour convaincre le pouvoir de son échec. J'ai peur que lorsque les caisses seront vides et que le chaos s'installera, la rue fera appel à l'intervention étrangère», a-t-il dit. L'orateur va loin dans son analyse en révélant la stratégie du pouvoir, basée sur la «diversion». «Les projecteurs sont tournés vers la maladie du Président pour faire oublier au peuple que le vrai malade c'est le ‘système'. Ce pouvoir n'a peur de personne, sauf de la vérité.» Sid Ahmed Ghozali a dénoncé aussi la politique du « tutorat » qu'exerce le pouvoir en place depuis plus de 50 ans. «Le pouvoir est adepte de la politique du ‘béni-oui-oui'. Tous ceux qui ne sont pas dans ses rangs sont considérés comme des ennemis. Ils ont infantilisé le peuple», a-t-il ajouté. Sid Ahmed Ghozali avance ses réserves quant à l'usage du concept «opposition» en Algérie, qui selon lui, n'est pas à sa place et ne reflète pas la réalité du terrain. «Dans les pays développés, l'opposition a des droits constitutionnels et un rôle à jouer. L'usage de ce mot dans la réalité algérienne est un mensonge. L'opposition est interdite en Algérie», a-t-il indiqué. L'orateur prend pour exemple son parti le Front démocratique (FD), dont le dépôt du dossier pour un agrément date de 1999 : «Toutes les conditions pour avoir un agrément ont été satisfaites. Je considère que le FD est agréé par la loi et refusé par le pouvoir.»