Une telle situation a été fortement ressentie par les sétifiens qui ont eu très chaud. Le malheur des uns a fait le bonheur des vendeurs de climatiseurs qui ont réalisé de belles affaires. Ces derniers ont, contrairement à l'été 2014, multiplié les ventes et les gains. L'utilisation continue de la clim s'est répercutée sur le taux de consommation de l'énergie. Celle-ci a atteint parfois des pics, et la surconsommation a provoqué nombre de coupures du courant électrique. Celles-ci ont incommodé aussi bien les ménages que les opérateurs économiques. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l'absence de piscines et de parcs aquatiques a accentué la déprime des gens à la quête d'un espace de fraîcheur. Ainsi, les jeunes sétifiens qui n'ont pas les moyens de se payer une virée à la mer ont été privés d'un bassin pour se défouler, se distraire et atténuer le cas échéant les effets d'une chaleur étouffante. Dire que les piscines ne manquent pas à Aïn Fouara où de telles infrastructures sont, pour diverses raisons, fermées au grand dam de leurs utilisateurs qui s'expliquent mal une telle manière de faire. Accueillant d'habitude des centaines de baigneurs, la piscine du complexe sportif du 8 mai 1945 est en travaux. Cette fermeture a non seulement contrarié les aoûtiens privés d'un lieu de défoulement, mais privé les habituels usagers à s'adonner à leur sport favori. La piscine communale de Chouf Lekdad est inexplicablement inexploitée depuis des lustres. Faisant dans un passé pas lointain le bonheur de nombreux Sétifiens l'endroit est, nous dit-on, fermé pour un problème d'eau. Les habitués du site ne sont pas convaincus par l'alibi avancé : «A un certain moment, la piscine de Chouf Lekdad était à chaque saison estivale cédée en location à un privé. L'opération permettait à la municipalité d'engranger de nouvelles recettes et à la population de bénéficier d'un agréable espace jouxtant la forêt de oued Bousselam. Comme la communication n'est pas le fort des locataires de l'hôtel de ville, sans crier gare celui-ci a fermé la structure qui était une véritable bouffée d'oxygène pour les jeunes sétifiens. Le problème d'eau est une histoire qui ne tient pas la route», tonnent des habitués de l'endroit abandonné à un triste sort. « Jeux d'eau d'infortune » Constitué de 3 bassins dont deux pour enfants, le nouveau complexe aquatique (implanté à la cité Laïd Dahoui en lieu et place d'un bidonville) qui devait être réceptionné cet été, n'est toujours pas livré. Son ouverture est, nous dit-on, prévue pour le mois de novembre prochain. Achevée depuis un certain temps, la piscine olympique d'El Bez pour laquelle les pouvoirs publics ont consacré plus d'un milliard DA (10 millions d'euros) reste inexplicablement fermée. Les uns parlent du manque de personnel qualifié en mesure de faire fonctionner la structure, d'autres avancent des malfaçons et la défectuosité de certains équipements. La non-exploitation d'une telle infrastructure devant rendre d'énormes services à ses utilisateurs, notamment les jeunes, reste énigmatique : «Ne se souciant du bien-être de la jeunesse que lors des campagnes électorales durant lesquelles on nous fait miroiter monts et merveilles, les responsables de la commune et de la DJS de Sétif n'ont rien fait pour nous éviter les tracas et dangers des va-et-vient Sétif-Béjaïa. N'ayant ni le choix ni les moyens pour nous payer un séjour en bord de mer, nous sommes obligés de faire non sans risques ce chemin en moto. Trouvez-vous normal qu'aucune piscine ne soit ouverte à Sétif ? Fort de l'impunité, les responsables qui se sont certainement payés d'agréables vacances ne se soucient guère des enfants du petit peuple», déclarent des jeunes rencontrés vendredi soir à Ouricia, et ce, à leur retour des plages de Jijel et Béjaïa. Assommés par le soleil du mois d'août, des bambins ne pouvant faire autrement transforment de temps à autre le jet d'eau de l'espace vert de Bab biskra en une piscine de fortune. En somme, les sétifiens, jeunes ou moins jeunes n'ayant pu profiter de bonnes vacances au bord de la grande bleue ont été privés du moindre point d'eau …