Le Conseil international des céréales (CIC) a estimé, dans un rapport publié jeudi dernier, la production mondiale de céréales à quelque 447 millions de tonnes (Mt), conduisant à un niveau de disponibilités jamais atteint depuis 29 ans. Pour les mois à venir, l'organisation intergouvernementale s'attend à ce que la production mondiale de céréales soit supérieure à la consommation, et ce, pour la quatrième année d'affilée. Ainsi, selon le rapport, «avec un large stock de report issu de la campagne précédente (445 Mt), les disponibilités totales sont attendues en hausse d'environ 10 Mt. Ce sont les importantes récoltes de blé et d'orge anticipées, dans l'Union européenne et les anciens pays du bloc soviétique, qui feront la différence», avance le CIC. Le Conseil parle à présent d'une récolte planétaire de blé de 720 millions de tonnes, soit autant que la saison précédente qui constitue un record. Pour les grands exportateurs, dont l'Union européenne, ces moissons abondantes un peu partout dans le monde pourraient accroître une compétition déjà forte pour trouver des débouchés. Mercredi, l'Iran, quatrième importateur mondial, a annoncé qu'il n'importerait pas de blé cette année, la production et les stocks nationaux étant suffisants pour satisfaire les besoins du pays. De son côté, le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a prévu, dans son rapport mensuel, une récolte mondiale record de blé en 2015. Le ministère a en effet révisé à la hausse ses dernières prévisions, en raison de productions supérieures à ses précédentes projections dans la région de la mer Noire. La récolte planétaire de blé devrait ainsi atteindre 726 millions de tonnes cette année, soit 4 millions de plus que les estimations du mois précédent. La «production accrue» en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan, attendue à 115 millions de tonnes, explique pour l'essentiel la révision à la hausse. «Les conditions de cultures de blé de printemps en Russie et au Kazakhstan sont toujours excellentes. La production de blé d'hiver en Russie et en Ukraine est meilleure qu'attendu, surtout si l'on considère la sécheresse de l'automne dernier», explique l'USDA. Les perspectives sont également bonnes en Turquie. Les prévisions pour l'Union européenne sont maintenues à un niveau élevé, à près de 148 millions de tonnes. L'agence spécialisée dans la gestion du risque des prix des matières premières agricoles Agritel avait estimé que la France pourrait, elle aussi, enregistrer une production de blé record cette année, avec près de 39 millions de tonnes, en hausse de 3,9%. En Algérie, la production céréalière s'est établie à 40 millions de quintaux au terme de la campagne 2014-2015, en hausse de 14% par rapport à la saison précédente. Selon l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) qui a rendu ce chiffre public, le pays est parvenu à éviter le pire. «Nous avons enregistré une production de 40 millions de quintaux de blés dur et tendre et d'orge durant la campagne moissons-battages de cette année, et je peux dire que par rapport aux conditions climatiques que nous avons eues, nous avons réussi à éviter la catastrophe», a affirmé Mohamed Belabdi, directeur générale de l'OAIC.