Avec l'arrivée des récoltes de l'hémisphère Sud et la baisse des taux de fret, la bataille reprend pour décrocher les marchés, a annoncé FranceAgriMer, mercredi, à l'issue du conseil spécialisé des céréales. " La France et les Etats-Unis continuent de s'imposer comme les principaux fournisseurs du marché mondial, malgré l'entrée en lice des pays de l'hémisphère Sud (Australie et Argentine) ". Mais la bataille à l'exportation s'annonce plus difficile à l'aube de la deuxième partie de campagne. Déjà, la France ne se taille plus la part du lion dans les appels du Gasc, le bureau national égyptien d'achat de céréales. La dernière affaire lors de la rédaction de cet article, mercredi midi, avait donné la préférence à l'origine australienne pour 110.000 tonnes, la France ne devant livrer que 60.000 tonnes, au même niveau que l'Argentine. " Habituellement pour exporter vers l'Egypte, nous avons un avantage d'environ 30 $ la tonne par rapport aux Etats-Unis, en raison du surcoût lié au transport. Aujourd'hui, cet écart s'est réduit à 9 $ ", alerte Michel Ferret, chef du service des marchés de FranceAgriMer. En Argentine, les échos de la production sont assez bons. Tous grains confondus, le pays réaliserait un record historique à 103 millions de tonnes, dont 13 millions de tonnes de blé. Une bonne moisson qui tranche avec les résultats décevants de l'année précédente (9 Mt). En Australie, la récolte de blé est attendue à un excellent niveau de 25 Mt (22 Mt en 2009), en dépit d'une météorologie particulièrement sèche dans la partie occidentale du pays. Les épisodes pluvieux dans la partie sud-est du pays laissent cependant encore craindre pour la qualité des blés non encore récoltés. Le ministère de l'Agriculture américain (USDA) a revu à la baisse ses prévisions pour les stocks mondiaux de blé et de maïs à la fin de la campagne actuelle (2010-2011), mardi, dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiale. Pour le blé, les stocks sont révisés en baisse de 2,2 millions de tonnes (Mt) par rapport aux prévisions d'octobre, à 172,5 Mt (195,4 Mt à la fin de 2009-2010). L'USDA a en outre modifié à la hausse ses estimations pour la production et la consommation mondiales de blé, tandis qu'il a corrigé à la baisse les stocks de début de campagne (notamment en Chine). Les récoltes de 2010-2011 sont évaluées à 642,9 Mt, contre 641,4 Mt le mois dernier (682,7 Mt en 2009-2010). La révision à la hausse résulte principalement d'un nouveau réajustement des productions en Argentine (+1,5 Mt à 13,50 Mt), en Australie (+1 Mt à 24 Mt) et dans l'Union européenne (+0,6 Mt à 136,3 Mt). Les productions sont en revanche revues à la baisse en Russie (-0,5 Mt, à 42 Mt), au Kazakhstan (-0,5 Mt, à 11 Mt) et aux Etats-Unis (-0,4 Mt, à 60,10 Mt). Les exportations de l'Union européenne et de l'Argentine sont relevées de 1 Mt, à respectivement 22 Mt et 8 Mt. La consommation mondiale de blé est prévue à 665,8 Mt en 2010-2011, contre 663,3 Mt attendues en octobre (652,6 Mt en 2009-2010). Pour le maïs, l'USDA a revu à la baisse ses prévisions de récolte aux Etats-Unis, à 318,5 millions de tonnes (Mt) contre 321,7 Mt le mois dernier et 333 Mt en 2009. Le stock américain à la fin de la campagne 2010-2011 est révisé à la baisse, à 21 Mt contre 22,9 Mt prévus en octobre. Il représenterait un peu plus de 6 % de la consommation américaine, prévue à 291,6 Mt, soit le niveau le plus bas de ce ratio depuis 1995-1996, où il était descendu à 5 % a précisé l'USDA. Au niveau mondial, le recul de la production aux Etats-Unis est compensé par une augmentation de la récolte en Chine (+2 Mt à 168 Mt). Au final, la production mondiale est légèrement réajustée à la baisse, à 818,5 Mt contre 819,6 Mt le mois précédent. Le stock mondial de début de campagne est revu à la baisse. Le stock final perd 3,2 Mt, à 129,16 Mt contre 132,36 Mt.