Personne n'ignore le phénomène du changement climatique et ses effets néfastes, notamment les recurrentes inondations qui ont frappé la wilaya de M'sila, tuant 26 personnes en 2006 et 2007 et causant d'importants dégâts materiels évalués à 204 milliards de centimes. Les bouleversements climatiques ont d'ailleurs été à l'ordre du jour du conseil de la wilaya de M'sila, le 1er septembre, qui a coïncidé avec la prise de fonction du nouveau wali, Mohamed Bousmaha, ce qui dénote l'ampleur du phénomène dont les premiers signes sont apparus à M'sila il y a 15 ans. Durant ces années à M'sila, les pouvoirs publics ne craignaient qu'une catastrophe naturelle ponctuelle, dont les repercussions ne dépasseraient pas le territoire du Hodna, cette dépression géographique qui est le receptacle des crues déferlant des wilayas limitrophes. Depuis 2008, la sécheresse frappe la wilaya, provoquant l'assèchement des forages et la baisse de la nappe phréatique à plus de 50 mètres, exposant les populations à une pénurie d'eau potable sans précédent. Actuellement, la wilaya de M'sila est exclue du Plan national de l'eau et n'est pas concernée par le transfert des eaux à partir des barrages — sauf pour la daïra de Sidi Aïssa et ses quatre communes qui s'approvisionnent à partir du barrage Koudiat Acerdoune. Les populations des six communes du nord de la wilaya, à savoir M'sila, Hammam Dalaâ, Ouenougha, Beni Ilmane, Tarmount et Ouled Mansour, confrontées à une pénurie d'eau, sont entrées dans une phase inédite, celle de l'approvisionnement à partir de forages dont l'eau est impropre à la consommation en raison d'un fort taux de soufre. Mais rien n'est fait par la direction de l'hydraulique pour contrecarrer cette situation. Les populations de ces six communes sont livrées à elles-mêmes et aucun transfert d'eau à partir d'un quelconque barrage n'est programmé. La direction de l'hydraulique ne semble pas préoccupée par cettte situation, alors qu'elle aurait dû lancer depuis longtemps les études pour la réalisation du barrage de Logmane, dont les études de faisabilité existent depuis 1956. Les apports annuels de l'oued Logmane atteignent 15 millions de mètres cubes, dépassant ou égalant certains oueds sur lesquels des barrages sont en phase d'être realisés, comme ceux de Soubella (12 millions de mètres cubes) et Medjedel (15 millions de mètres cubes). La réalisation du barrage de Logmane permettrait de solutionner le problème d'AEP au niveau de ces communes et de développer l'agriculture et l'élevage en introduisant l'irrigation de plus de 10 000 hectares. Et également, a affirmé le président de l'APC de Ouled Madhi, «cela permettra de protéger contre les inondations cinq groupements d'habitations qui se trouvent en aval de l'oued Logmane».