Pendant que des millions d'élèves reprennent le chemin de leurs établissements scolaires en cette rentrée de l'année 2015/2016, ils sont des centaines d'autres, dans la wilaya de Jijel, à être condamnés à la déperdition scolaire. Le problème touche notamment les lycéens de la classe terminale, qui ont raté l'examen du baccalauréat dans sa session de juin 2015. En plein désarroi, de parents d'élèves en appellent à la sagesse et au sens de responsabilité du directeur de l'éducation et des proviseurs des lycées pour sauver leurs enfants d'un avenir incertain. «Mon fils n'a passé son bac qu'une seule fois, c'était l'année passée, cette année il se retrouve exclu, pourquoi on ne lui donne pas une seconde chance pour le sauver des conséquences de la rue sur son avenir», se lamente un parent d'élève, rencontré, au bord de la dépression, devant un établissement du secondaire. Et de poursuivre : «L'année passée, tous les élèves qui sont dans son cas, et qui ont redoublé en 1 ère ou en 2ème année secondaire, ont été rappelés pour repasser l'année. C'était suite à une instruction du ministère de l'éducation qui a instruit les responsables du secteur à trouver de la place aux élèves exclus, quitte à leur créer des classes spéciales, pourquoi ne pas appliquer cette instruction cette année?». «Cette instruction a été exceptionnellement appliquée l'année passée, pour cette année, c'est toujours le déficit en places qui pose problème», réplique, pour sa part, le proviseur d'un lycée. En termes de déficit, il convient de rappeler que dans la wilaya de Jijel, il y a un énorme manque d'établissements, notamment du secondaire, ce qui rend complexe le rappel des élèves exclus. «Mais on peut trouver des solutions, en orientant les élèves vers les établissements les moins chargés», préconise un parent d'élèves. A El Milia, la deuxième plus grande ville de la wilaya, le problème est posé sous cet angle, puisque des élèves peuvent être orientés vers un autre lycée récemment ouvert, où se problème d'élèves exclus n'existe pratiquement pas. Le litige autour de son terrain a renvoyé à plus tard, à une date improbable, la réalisation d'un lycée dans cette ville, dont on a prévu son inauguration…en septembre 2014. A ce jour, il n'y a aucune trace de ce lycée, pendant qu'on continue à renvoyer, comble de l'incurie, des élèves dans la rue. Pour cette année, on annonce l'ouverture de deux lycées, à Jijel, et à Taher, pendant qu'à El Milia on fait dans le renvoi des élèves la politique pédagogique privilégiée, pour reprendre les termes d'un parent d'élève. Mme Benghabrit a-t-elle une solution pour ces élèves qui n'ont eu pour tort que d'avoir raté une seule fois leur bac ?