Longtemps attendue, la Centrale des risques sera finalement opérationnelle à partir de la semaine prochaine. Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Laksaci, a annoncé, hier, son entrée en activité à partir de la mi-septembre. Une mise en route qui coïncide avec la réintroduction du crédit à la consommation, effectif, du point de vu légal, depuis mai dernier après la publication au Journal officiel d'un décret exécutif fixant les conditions et les modalités de son application sur le terrain. «Cette nouvelle Centrale contribuera à la reprise effective du crédit à la consommation», a précisé M. Laksaci. Pour les ménages qui souscrivent aux crédits bancaires, la Centrale des risques constitue un véritable bouclier susceptible de prévenir contre les risques de surendettement dans la mesure où elle permettra de centraliser toutes les informations relatives aux crédits alloués aux différents clients. Une manière aussi de protéger les banques. «C'est un important outil d'aide à la gestion des risques de crédit par les banques de la place», a-t-il déclaré. Cet outil intervient au moment où la BA s'apprête à injecter de l'argent dans l'économie. M. Laksaci a en effet annoncé qu'à partir du mois d'octobre prochain, les banques pourront être refinancées par elle, à condition toutefois qu'elles aient «dans leur portefeuille des effets éligibles au refinancement». La Banque d'Algérie veut également s'assurer que les liquidités qui résulteront de ces opérations ne finiront pas par constituer «une source additionnelle d'érosion des réserves de change» autrement dit, qu'elles servent à créer de la richesse localement. Une exigence qui doit aller de pair avec le nouveau schéma de financement bancaire de la croissance qui repose, en cette période de crise, sur «le développement de l'épargne financière», entre autres par le biais de la conformité fiscale volontaire, a-t-il indiqué. Les indicateurs monétaires du premier semestre 2015 font état d'ores et déjà que la monnaie fiduciaire en circulation par rapport au total de la masse monétaire est en augmentation (un ratio de 28,2% à fin juin 2015) et le ministre des Finances a également fait appel à l'argent des Algériens, qu'il considère comme une alternative à l'endettement extérieur. En attendant que cela se concrétise et face à «l'acuité du choc externe», la BA veut s'assurer que les banques seront en mesure de faire face «aux risques d'emballement du cycle financier». Elle devront, à ce titre, subir des «stress tests» (tests de résistance) en novembre et décembre prochains pour mesurer leur solidité.