L'entrée en production de la centrale des risques ne rime pas automatiquement avec reprise immédiate du crédit à la consommation. Et pour cause, cette mesure est généralement précédée d'une série de tests et de simulations. La centrale des risques, tant attendue par les Algériens, puisqu'elle constitue l'élément déclencheur de la reprise du crédit à la consommation, entrera en production à la mi-septembre 2015. C'est ce qu'a annoncé le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci hier, à Alger. Cette annonce viendra rassurer les citoyens qui comptent énormément sur cette mesure pour améliorer un peu leur train de vie, et espèrent ne pas assister à un énième report. Cela dit, l'entrée en production de la centrale des risques ne rime pas automatiquement avec reprise immédiate du crédit à la consommation. Et pour cause, cette mesure est généralement précédée d'une série de tests et de simulations avant le lancement effectif de l'opération. Parmi la batterie de mesures énoncées lors de cette réunion, les contrôles des opérations du commerce extérieur au niveau des agences bancaires, vient en premier lieu. Il s'agit plus exactement d'un resserrement des exigences pour les besoins de la domiciliation bancaire et du champ d'action de l'importateur. A cela s'ajoutera un intérêt particulier aux instruments de surveillance macro-prudentielle. Il servira à évaluer la capacité de résistance à la contraction des ressources induites par le choc externe, et se matérialisera sur le terrain par des exercices de «stress tests» des banques de la place. Sur un autre plan et devant une hausse de la masse monétaire au terme du premier semestre 2015, la Banque d'Algérie reprendra à partir d'octobre 2015, le refinancement des banques. Par ce biais, la Banque d'Algérie injectera des liquidités à hauteur intéressante dans l'économie nationale et contribuera à la relance de celle-ci. De leurs côtés, les banques, doivent avoir dans leurs portefeuilles des produits de qualité, de façon à relancer par la même occasion le volet de l'escompte. Sur la même base, celle de la hausse de la masse monétaire, indexant le ratio monnaie fiduciaire/masse monétaire à la hausse de 28,2% en fin juin 2015, révèle une capacité importante du potentiel de développement de l'épargne pour les banques. Cette dernière constitue une base importante pour la concrétisation de l'opération de conformité fiscale volontaire,lancée récemment par les pouvoirs publics. Parallèlement à cette dynamique, les banques sont tenues, dans la mesure où elles reçoivent les garanties nécessaires, d'affiner leurs outils d'accompagnement à la création et le suivi des PME productives. D'un autre côté, elles doivent développer leurs capacités d'analyse en matière d'engagements. Il s'agit de conseiller la clientèle et mesurer les risques qui accompagnent les projets d'investissements. Il s'agit de combler un vide cruel sur le terrain, celui d'orienter les porteurs de projets, et de les accompagner jusqu'à leur émergence, ce qui constitue une garantie supplémentaire en matière de remboursements. Par ailleurs, pour les observateurs, certaines inquiétudes demeurent d'actualité. Notamment lorsqu'il s'agit de bancarisation de l'argent de l'informel. Le gouverneur de la Banque d'Algérie inclut cette opération parmi les mesures importantes pour atténuer le choc externe, or sur le terrain le constat d'échec ne serait pas à exclure. Et pour cause, les banques n'enregistrent pas un afflux important de déposants. D'autre part, les liquidités qui vont servir au refinancement des banques, ne doivent pas constituer un facteur supplémentaire d'érosion des réserves de changes.