Un sit-in a été observé, hier, devant le siège de la wilaya en signe de protestation contre «les lenteurs enregistrées pour la réalisation des logements qui leur sont destinés». La quasi-totalité des projets sont au stade d'étude, déplorent les protestataires. Les souscripteurs aux programmes AADL 2001-2002 inscrits à l'actif de la wilaya de Boumerdès sont revenus à la charge, hier, pour réclamer la tenue des engagements tenus par le ministère de l'habitat. Les concernés ont observé une marche à partir de la direction locale de l'AADL vers le siège de la wilaya où ils ont tenu un sit-in durant toute la matinée en signe de protestation contre «les lenteurs enregistrées pour la réalisation des logements qui leur sont destinés». Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient une vingtaine de femmes, ne savent plus «à quel saint nous vouer pour s'enquérir du sort réservé à leurs dossiers». «Nous sommes plus de 1300 personnes à s'être acquittés de la première tranche en 2001, mais il n'y a aucun projet qui a démarré dans notre wilaya. On risque d'attendre encore 20 ans pour habiter nos appartements», dénoncent certains pères de familles, venus de différentes communes de la région pour se faire entendre. «Tout est du bluff. Le directeur de l'agence de Boumerdès ne nous a donné aucune réponse convaincante. La wilaya a bénéficié d'un quota de 8000 logements AADL, mais la quasi-totalité des projets sont au stade d'étude. Mêmes ceux prévus à Bordj-Menaiel et Khemis El Khechna, sont au stade de démarrage. Et malgré cela on nous a invités à choisir les sites où nous voulions habiter», dénoncent-ils, ajoutant que le portail Internet de l'AADL est inaccessible. «J'ai passé une semaine à essayer d'y accéder. En vain. Mais à Alger le site fonctionne le plus normalement du monde. On dirait que Boumerdès ne fait pas partie de l'Algérie», s'étonne un jeune informaticien. Ce père de 3 enfants habite un chalet qu'il a loué à 20 000 DA à Boumerdès. «Que veux-tu que je fasse, je n'ai plus où aller», avoue-t-il. D'autres pères de familles, des locataires comme lui, affirment que pas moins de 300 logements AADL sont inoccupés au niveau des cités de Zemmouri, Corso et Tidjellabine. «Cela fait plusieurs années que nous avons interpellé le ministère pour faire une enquête sur ce dossier, mais il ne nous a pas répondu», s'indignent-ils, en soulignant que mêmes les 93 unités qui se trouvent à Boumerdès ont été distribués dans l'opacité. Les protestataires ont été reçus par le chef de cabinet du wali. «Il nous a dit que la wilaya n'est pas concernée par l'AADL. Puis il appelé à la direction générale et on lui a répondu que le site Internet de l'agence sera ouvert dans 48h», précise un des représentants des souscripteurs, ajoutant avoir décidé de créer une association.