Les occupants des chalets et des souscripteurs aux logements AADL ont organisé hier des mouvements de protestation. Les résidants des chalets de Boubsila, à Bourouba, ont fermé, hier matin, la route pour réclamer qu'on mette fin à leur calvaire. « Nous sommes des sinistrés du séisme de 2003, nous méritons d'être relogés en priorité. Notre situation est devenue plus insupportable avec le temps. Les habitants de Diar Echams ne souffrent pas autant que nous », s'est plaint un résidant qui a rejoint le site au lendemain du séisme avec ses trois enfants et une mère grabataire. Les 198 occupants des chalets, qui se trouvaient à El Harrach, n'en peuvent plus de supporter la situation qui leur est imposée : les chalets construits pour une période « supportent » des familles devenues plus nombreuses. « Nous sommes obligés de faire bon ménage avec les rats et les reptiles, depuis notre arrivée, 6 personnes sont mortes. Plus de la moitié des enfants souffrent de maladies respiratoires comme l'asthme », se désole un père de famille. Des policiers en nombre ont été dépêchés pour « contenir » un éventuel débordement. Le représentant du wali délégué d'El Harrach a affirmé que les habitants des chalets sont concernés par l'opération qui touchera 10 000 cas, comme annoncé par la wilaya. Il a affirmé que la liste des occupants des chalets qui bénéficieront de logements a été dressée : « Nous avons établi une liste que nous avons envoyée au ministère de l'Habitat. Après l'avoir comparée aux données du fichier national, il s'est avéré que des familles occupant des chalets ont déjà bénéficié de logements », assure-t-il, sans donner le nombre de ces bénéficiaires. Des occupants des chalets à Alger (leur nombre avoisine les 4000) affirment être « gavés » de promesses sans lendemain. Sit-in des souscripteurs AADL Près d'une centaine de souscripteurs du programme 2001 de l'agence de l'amélioration et du développement du logement (AADL), qui compte pour ce programme 25 400 logements pour la wilaya d'Alger, ont observé, de leur côté, un sit-in devant le ministère de l'habitat pour exiger que « la lumière soit faite sur ce que sont devenus nos dossiers déposés entre le 18 août et le 31 décembre 2001, pour bénéficier de logements sous la formule location-vente ». Les représentants de ces souscripteurs ayant été reçus par le secrétaire général du ministère de l'habitat font état de 300 dossiers concernant la wilaya d'Alger, « sans issue claire pour le moment ». Les représentants du ministère réitéreront la position de l'AADL concernant cette question. A rappeler que deux sites ont été dégagés à Réghaïa et à Rouiba pour accueillir les projets de construction de logements. Les travaux démarreront dans un délai d'un mois, selon les explications fournies aux protestataires qui craignent que ces logements ne soient encore plus chers que ceux livrés auparavant et relevant du même programme. Les souscripteurs en colère se demandent aussi « d'où vient le chiffre de 22 000 souscripteurs avancé par l'AADL », puisque, selon les mêmes protestataires, les dossiers déposés entre le 18 août et le 31 décembre 2001 ne concernent que 300 logements au niveau d'Alger et 2500 au niveau national. « D'où viennent ces autres dossiers ? », s'interroge-t-on également. L'autre motif de colère de ces protestataires est le fait que des bénéficiaires des programmes de 2002 aient déjà reçu leurs clefs, « alors que nous attendons depuis 10 ans dans le flou total » , souligne un souscripteur déçu. Plusieurs autres sit-in sont programmés devant des institutions, telles que le parlement, pour sensibiliser l'opinion publique sur cette question, apprend-on également. Fatima Arab, Nadir Iddir