Le dispositif Opérateur économique agréé (OEA) bat de l'aile. Trois ans après son lancement, en 2012, seulement 199 opérateurs ont été agréés à ce jour. Un nombre jugé «insuffisant» par le directeur général des Douanes, Kaddour Bentahar, lequel a pointé du doigt un manque de communication autour de ce mécanisme. «Soit nous (l'administration douanière) n'avons pas su communiquer, soit les opérateurs économiques n'ont pas compris l'intérêt (de l'OEA)», a affirmé, jeudi dernier à Alger, Kaddour Bentahar, cité par l'APS, au cours d'une rencontre avec les organisations patronales. Les Douanes espèrent atteindre le chiffre de 400 opérateurs agréés d'ici la fin de l'année. Accordé uniquement aux entreprises exerçant une activité de production de biens et de services, le statut d'Opérateur économique agréé leur permet de bénéficier de facilitations en matière de contrôle et de dédouanement des produits importés. Pour le premier responsable des Douanes, les opérateurs économiques doivent être identifiés pour bénéficier d'un traitement assoupli. En revanche, un importateur non identifié est forcément contrôlé de manière rigoureuse par l'administration douanière. Tout en reconnaissant que l'organisation de l'institution douanière «ne répond pas aux besoins en raison du chevauchement des compétences entre les différents services», il a fait savoir qu'une nouvelle réorganisation allait être mise en place prochainement. De nouveaux pôles de contrôle, axés notamment sur le contrôle a posteriori, sont également sur le point d'être mis sur pied, selon lui. A propos des délais de dédouanement fixés à huit jours au maximum, le DG des Douanes ambitionne de les réduire à cinq jours pour le dédouanement à l'importation et à moins de deux jours pour l'exportation, en mettant fin, entre autres, à l'expertise récurrente. «Il ne faut qu'aucun exportateur ne soit bloqué», a préconisé M. Bentahar, relevant «qu'un conteneur qui reste plus de 24 heures au port soumet l'entreprise et l'économie nationale à des surcoûts». Autre difficulté relevée, la maîtrise de la valeur des marchandises. Il a annoncé que cet aspect sera recadré par une prochaine circulaire afin de réduire le «casse-tête» vécu par des douaniers qui peinent, d'après lui, à évaluer correctement les marchandises. Afin de s'ouvrir aux entreprises qui se plaignent notamment des lenteurs bureaucratiques, l'administration douanière a lancé, selon son patron, des chantiers qualifiés d'«urgents» dans le cadre d'un programme de modernisation. Lors de rencontres avec les organisations patronales, le directeur général de l'institution a instruit les directeurs régionaux en vue d'élaborer une fiche technique détaillée sur les activités économiques, l'ensemble de ces fiches devant constituer une banque de données pour la Douane. «La situation économique de l'Algérie interpelle les Douanes à changer de comportements et de procédures», a-t-il plaidé. Le plan de réforme des Douanes sera présenté au gouvernement d'ici fin décembre-début janvier.