Le complexe agroalimentaire de Corso, à 3 km à l'ouest de Boumerdès, a de beaux jours devant lui. A l'arrêt depuis 2003, ce grand complexe, qui s'étend sur une surface de 14 ha, a été repris en 2013 par le groupe Amor Benamor à l'issue d'un partenariat avec Eriad d'Alger. Appelé désormais le complexe agroalimentaire Mediterranean Mills Company (MMC), il a fait l'objet d'une visite avant-hier du président du Sénat français, Gérard Larcher, dans le cadre de la coopération engagée entre le groupe Benamor et l'entreprise française Mecatherm, spécialisée dans la fabrication d'équipements de boulangerie industrielle. Le projet porte l'ambition de redynamiser ce site de production industrielle et fabriquer 150 tonnes de pain/j, soit 45 000 baguettes. A l'achèvement des travaux de réhabilitation, plusieurs pôles stratégiques seront aussi opérationnels, dont une minoterie, une semoulerie, des lignes de fabrication de pâtes et couscous et des silos de stockage de blé. Les efforts entrepris par le groupe Benamor ont déjà permis le redémarrage de l'activité dans une partie de la boulangerie industrielle. Cela a été rendu possible grâce aux équipements fournis par son partenaire français Mecatherm. Accompagné de l'ambassadeur de France en Algérie et des membres du Sénat français, M. Larcher précise que «ce partenariat mutuellement avantageux traduit la vigueur et la vitalité des relations entre l'Algérie et la France». «Ce projet industriel est le signe d'un vrai partenariat de production. Dans ce partenariat, il n'y pas que la livraison de matériels mais il y aura aussi un transfert du savoir-faire», a-t-il ajouté. Dans son allocution, Mohamed Laïd Benamor a souligné que cette «visite à l'entreprise est à marquer d'une pierre blanche». «En tant que chef d'entreprise à la tête de plusieurs entités industrielles, je dois vous avouer qu'il est difficile de dire lequel de nos projets je préfère, mais je dois confesser que j'ai une tendresse particulière pour ce complexe de Corso», a-t-il déclaré avant de rappeler les conséquences du séisme de 2003 et les dégâts causés au complexe qui emmagasinait jusqu'à 1 250 000 quintaux de céréales, tous types confondus. «Malgré la douleur et les difficultés induites par le séisme de 2003, Corso n'a pas cédé au fatalisme… Ce complexe est le symbole même de la résilience de toute une population frappée par cet événement douloureux. Corso est l'image du phénix qui est renaît de ses cendres», a-t-il encore enchaîné. Un projet de grande envergure L'orateur n'a pas manqué de rappeler le rôle capital joué par la société française, Mecatherm, dans la reprise de l'activité du complexe : «Notre allié français est leader mondial dans les équipements de la boulangerie industrielle. Mecatherm est un modèle et je me félicite de l'avoir à mes côtés.» Selon lui, l'Algérie consomme 49 millions de baguettes par jour pour 38 millions d'habitants. Et le marché actuel peine à répondre à la demande. La relance de l'activité du complexe se distingue par sa portée socioéconomique. En sus d'être une solution à la pénurie du pain, le projet a aussi pour vocation de réhabiliter un important outil de production, mais aussi de contribuer à la redynamisation de l'activité économique dans la région, plombée par l'absence d'investissement d'envergure. Le projet permettra aussi la création de milliers d'emplois directs et indirects et le développement d'autres activités, comme la distribution du pain et le transport de produits entrant dans sa fabrication. Aujourd'hui, il est utile de rappeler que des centaines d'agriculteurs de la région sont durement pénalisés par l'absence de zones de stockage des céréales. Un problème qui se pose depuis la fermeture du complexe en 2003 et l'exclusion de ses 800 employés à cause des risques d'effondrement des silos endommagés par le séisme. Outre la résolution de ce problème, la réouverture du MMC aidera également à la redynamisation et la professionnalisation de la filière du pain en Algérie et la satisfaction de la demande croissante en la matière. Dans son intervention, le représentant de Mecatherm se dit «très honoré d'être le partenaire du groupe Benamor de ce magnifique projet et de contribuer au dynamisme des relations entre l'Algérie et la France. Vous êtes la première boulangerie industrielle en Algérie et c'est un grand honneur pour nous d'avoir contribué à cet ambitieux projet». En s'adressant aux responsables de son partenaire Algérie, il les a rassurés qu'ils peuvent «continuer à compter sur nous, et nous continuerons à vous accompagner dans tous vos projets».