Les résidants de l'immeuble situé au 34, rue Arbadji Abderrahmane, désespèrent de voir leur immeuble entièrement restauré. Les 12 locataires pointent du doigt les entrepreneurs et les deux bureaux d'études qui se sont succédé sans que les travaux y soient effectués dans les normes. Ces mêmes locataires, dont la bâtisse a été touchée par le séisme du 21 mai 2003, ont ainsi esté en justice l'entrepreneur de la SARL K. M. et l'Opgi de Bir Mourad Raïs, maître d'œuvre. Les arguments avancés par ces derniers n'ont pas convaincu les locataires qui leur reprochent « l'amateurisme » affecté dans les opérations de réhabilitation de l'immeuble classé dans la catégorie orange 4. Aussi, les matériaux utilisés, insistent-ils, sont loin de répondre aux normes de rigueur. De la ferraille a été apposée à la place des voûtes. Il leur est aussi reproché rien moins que la dilapidation du patrimoine mobilier. Les marches d'escalier faites de marbre, et le décor en bois, ont été subtilisés par les entrepreneurs, attestent-ils. Lesquels, de septembre à décembre 2004, se sont donné la main sans que des travaux de confortement y afférant touchent à leur fin. L'Etat a alloué une somme de 70 millions de centimes pour chaque appartement dans cet immeuble classé orange 4. Il existe 12 locataires dans l'immeuble. A cet égard, le calcul nous renseignera sur les sommes nécessaires, ajoutent-ils. Devant cet état de fait, les locataires se sont trouvés dans l'obligation de continuer à leurs frais les travaux de confortement. Trouvant, à les en croire, un subterfuge, les services qui coiffent l'opération ont inclu les sommes dans leur actif alors que celles allouées à l'immeuble ne sont pas dispensées. Pis encore, « les travaux menés depuis la fin de l'année 2003 n'ont pas eu l'onction des services du CTC. Toutefois, ces mêmes services, attestent nos interlocuteurs, n'ont pas daigné répondre aux sollicitations des habitants qui n'ont pas pu avoir accès aux expertises du CTC en dépit de l'ordonnance du tribunal de Bab El Oued ». « Ces gens, s'insurgent-ils, font obstruction au fonctionnement normal de l'institution judiciaire. » Contactée, Mme Bouhired, responsable du premier bureau d'études ayant supervisé les travaux, dira que l'immeuble susmentionné, dont elle avait la charge « avant qu'elle ne résilie son contrat », a consommé plus de 4 millions de dinars. Il n'en reste pour achever les travaux que 1,5 million de dinars. Notre interlocutrice affirme qu'elle a préféré résilier son contrat, acculée qu'elle est par les citoyens et par les services de la wilaya, lesquels, selon elle, ne tiennent pas compte des demandes de réévaluation pour déclasser les immeubles, formulées par les entreprises engagées dans les travaux. Celles-ci sont obligées d'attendre l'aval de la commission de wilaya qui débloque l'argent nécessaire pour les travaux. Les offices publics de gestion immobilière, affirme-t-elle, ne sont pas les seuls à incriminer. La wilaya est également responsable du fait des lenteurs caractérisant son travail. Par ailleurs, en août dernier, les opérations de confortement des bâtisses touchées par le séisme de 2003 ont été closes, indique-t-elle. Dans sa réponse à notre article publié le 31 août, le ministère de l'Habitat semble intrigué par les développements de cette affaire. Soupçonnant une dilapidation de deniers publics, le ministère fait savoir qu'une enquête sera diligentée à cet effet. L'Opgi de Bir Mourad Raïs, acculé, s'en tient à son premier argument. Dans une réponse qu'il nous a fait parvenir, il atteste, sans plus de précisions, que le chiffre de un milliard est erroné, alors que le montant alloué dans le cadre de l'opération de confortement et de réhabilitation de cette bâtisse est bien en deçà. En plus, l'office fait rappeler que l'immeuble classé orange 4 a nécessité la reprise des planchers dans leur totalité par les différentes entreprises ayant intervenu dans le chantier. Les travaux à réaliser concernent uniquement la cage d'escalier.