Depuis plus d'une année, les habitants de la commune de Tixeraïne se plaignent du vacarme et des va-et-vient incessants des camions à benne qui pénètrent au cœur même de ce qui était autrefois une paisible dechra. Plusieurs terrains ont été vendus à des promoteurs immobiliers, dont le plus grand est appelé par les habitants Jnane Dakaci. Ce dernier a connu une transformation radicale, passant d'un simple terrain où les enfants jouaient au football à une construction d'une quinzaine d'étages, obstruant la vue aux habitants d'en face. Plus bas encore, à l'intérieur de cette même dechra, une nouvelle tour a vu le jour. «Elle est montée si vite qu'on ne s'en est même pas rendu compte», s'étonne Jaâfar. Les habitants qui résident en face de ce nouveau bâtiment affirment que le vacarme des camions, semi-remorques et les nombreux malaxeurs de béton rendent la vie impossible. Et c'est le soir que les travaux s'intensifient. En effet, la loi interdisant l'accès des camions en ville de 7h à 19h amène les entrepreneurs à faire travailler les ouvriers la nuit, obligeant ainsi les riverains à passer la nuit éveillés jusqu'à 1h du matin. «Nous n'avons plus ouvert les volets depuis 3 ans, la poussière de ciment s'infiltre partout et l'air est irrespirable. Nous ne pouvons rien y faire, nous espérons juste que les travaux s'achèvent bientôt», a expliqué notre interlocuteur, visiblement choqué par le nouveau visage de ce qui était autrefois une paisible bourgade. Certains des habitants ont affirmé que la commune de Bir Mourad Raïs a goudronné l'intérieur de la dechra afin de faire taire les habitants. Sans preuves à l'appui, cela ne reste que des spéculations. Un nouveau terrain a également été vendu, il est situé sur la route principale. Le site qui accueillait autrefois une habitation coloniale est désormais sous le feu des projecteurs. Le soir, un ballet incessant de camions à benne se met en branle jusque tard dans la nuit. Le vacarme des excavatrices et des nombreuses manœuvres des camions empêchent les riverains de passer une nuit calme. «C'est devenu infernal avec tout ce bruit. Les nuits sont courtes et le manque de sommeil influe sur la productivité au travail, je ne sais plus quoi faire», s'indigne un père de famille, habitant juste à côté du nouveau chantier en cours.