Le petit village où se concentre la majorité des habitants était entouré par des vergers. La physionomie de la localité, écartelée entre deux communes, a changé. Le petit village de Tixeraïne, ou «Eddechra» pour les anciens, est devenu au fil des ans un point de transit incontournable pour tous les voyageurs arrivant des quatre coins du pays. Selon les dires des anciens habitants, il y a tout juste 20 ans leur vie était paisible et d'une sérénité a toute épreuve. Le petit village où se concentre la majorité des habitants était entouré de champs. «A la place de ces villas de l'autre côté de la route, il y avait des vergers», précise, avec une pointe de nostalgie, un septuagénaire. Et d'ajouter : «Nous vivions en paix, nous étions peu nombreux ici. Avant, il n'y avait que des domaines, tels que ceux de Mme Aznar, Mme Giroux et le plus important était celui de la famille Baroua qui est maintenant connu sous le nom de ‘‘Tabourt N'baroua'' (Porte de Baroua).» La petite localité de Tixeraïne est divisée en deux parties bien distinctes ; l'une est rattachée à l'APC de Bir Mourad Raïs, et l'autre à celle de Birkhadem. Une discussion avec la population révèle bon nombre de problèmes insolubles. «Cela fait environ 4 ans que la route est ainsi, la poussière s'incruste à l'intérieur des magasins. Le manque de stationnement éloigne les clients», enrage un vendeur de prêt-à-porter. Mohamed Zikem, P/APC de Bir Mourad Raïs, assure que son Assemblée a engagé des projets au profit de la localité. «Nous sommes en train de réaliser un projet de type monolithe qui consiste à couvrir l'oued, à le nettoyer et assurer un niveau de santé acceptable pour nos administrés. Pour le ramassage des ordures, nous nous sommes dotés de nouveaux camions pour assurer un ramassage constant et régulier», annonce notre interlocuteur. Un grand nombre des habitants de la dechra vivent, malgré les promesses des assemblées qui se sont succédé à la tête de l'APC, dans des conditions parfois précaires. Les rares opérations de relogement n'ont pas concerné cette population. Le président de l'APC est d'un tout autre avis. «Pour chaque projet d'ordre social, nous nous efforçons d'inclure deux à trois familles afin de leur offrir un cadre de vie décent», explique-t-il sans trop convaincre. La commune de Birkhadem essaie, assure-t-on, de rassurer la population de la partie qu'elle gère, qui s'élève à environ 15 000 habitants, d'après les derniers recensements effectués. Le vice-président de Birkhadem explique que la situation est «sous contrôle», même si les habitants clament le contraire. Chaussées délabrées, ordures qui s'entassent à vue d'œil, drogue et agressions sont le lot quotidien des habitants de cette partie relevant de la commune de Brikhadem, moins lotie, aux dires de la population. «Nous sommes à pied d'œuvre afin d'améliorer le quotidien de nos concitoyens ; à l'intérieur de la cité dite ‘‘Bab El Oued'', nous avons construit un marché qui sera doté d'un parking pour en finir avec le stationnement anarchique sur la route principale. Le revêtement de la chaussée doit se faire sous peu», promet l'adjoint. Et d'ajouter : «Afin de réguler le flux de la circulation et désengorger la seule voie d'accès a Tixeraïne, nous nous sommes attelés à la réalisation d'une artère traversant le domaine de Mme Giroux pour arriver à Bab El oued, elle permettra aux automobilistes de gagner du temps et de circuler dans de meilleures conditions.»