A Ghardaïa, comme partout à travers le sud du pays, la rentrée scolaire a eu lieu le samedi 16 septembre. Comme chaque année, des lacunes à différents niveaux sont signalées sur les plans organisationnel et financier. Des lacunes qui s'accumulent souvent d'année en année, rendant leur traitement difficile. Pour cette fois, la direction de l'éducation de Ghardaïa est confrontée a une équation difficile à résoudre avec la contrainte des postes budgétaires pour les enseignants. En effet, depuis quelques années, aucun poste n'a été ouvert, engendrant un déficit en matière de nomination des enseignants. Les premiers responsables du secteur déclarent que le nombre d'enseignants doit augmenter pour l'encadrement du nombre croissant des élèves, qui s'élève cette année à plus de 84 078 tous paliers confondus. Cette déclaration aurait été faite lors d'une réunion d'évaluation et de concertation, tenue au siège de la direction de l'éducation. Aussi, pour pallier ces insuffisances, ladite direction a décidé de recourir au recrutement de suppléants, à défaut d'embaucher des enseignants qui seront appelés par la suite à bénéficier du statut de permanent, alors que l'on parle de critères rigoureux pour la sélection des enseignants, dont l'obtention d'une licence pour une certaine catégorie. Depuis 1995 à nos jours, des dizaines de postes budgétaires ont été annulés à la suite du départ à la retraite de leurs occupants. L'on se demande alors quel est le sort des bacheliers formés dans les différents ITE et autres écoles nationales à travers le pays ? Dans les régions du Sud, le déficit en matière d'encadrement est estimé à 7%. Cela s'explique en partie par l'absence d'un cadre de vie alléchant et, par conséquent, plusieurs enseignants rechignent à s'y fixer indéfiniment. D'autre part, la rentrée scolaire 2006/2007 remet également sur le tapis la politique de la refonte du système scolaire, qui, comme le souligne un responsable de la direction de l'éducation, n'est pas accompagnée de moyens financiers conséquents. Pourtant, selon ce responsable, beaucoup d'argent a été dépensé pour ce projet par l'instance chargée de le faire aboutir, à savoir le Conseil supérieur de l'éducation (CSE), ne serait-ce qu'à l'occasion des différentes rencontres aux niveaux national et régional qu'il avait organisées à cet effet. Pour rappel, une rencontre aurait eu lieu récemment entre le ministre de l'Education nationale et les directeurs de wilaya, durant laquelle il a été constaté par plusieurs observateurs la prédominance de questions de forme sur celles de fond. Cette refonte, rappelons-le aussi, a été mainte fois annoncée par le président de la République, lors de ses discours à la nation, comme étant une des priorités. Il y a lieu, cependant, de s'interroger sur le devenir de ce projet. Cette rencontre s'est également penchée sur la question du livre scolaire. En dépit de la satisfaction enregistrée cette année en matière du nombre de livres scolaires imprimés, à chaque rentrée des lacunes sont tout de même signalées à Ghardaïa, en matière de disponibilité de cet outil de base pour les élèves des écoles privées. Ce fut le cas en particulier lors de cette rentrée scolaire 2006/2007. Autre réalité non moins négligeable qui se posera durant cette rentrée : la conjoncture économique qui met en péril un des droits fondamentaux de l'être humain, le droit au savoir. Même si l'on ne dispose d'aucune donnée chiffrée sur cette réalité, au niveau de wilaya, il ne serait pas erroné de déclarer que certains parents pauvres sont de plus en plus dans l'incapacité d'envoyer leurs enfants à l'école, même si l'on a songé cette année de les dispenser de payer les manuels scolaires. Il suffit de penser aux enfants des pères mis au chômage suite au manque de plans de charge vécu dans les entreprises publiques et privées. Cela a entraîné la naissance d'une nouvelle tradition pour s'occuper de cette frange de la société en difficulté : la solidarité scolaire. Cette désormais tradition, qui implique le ministère de la Solidarité nationale, doit se renouveler cette année grâce à une enveloppe de 50 milliards de centimes. Cela, évidemment, ne peut être considéré comme une solution, mais plutôt comme une mesure d'allégement. Quant au racket devant les établissements scolaires, cette immuable cocasserie à Ghardaïa est loin d'être éradiquée tant que les autorités locales perpétuent la sourde oreille en fermant les yeux.