L'information sur le limogeage hier du patron du DRS, le général de corps d'armée Mohamed Mediène dit Toufik, qui a eu un effet de séisme en Algérie, a été largement reprise par la presse étrangère. A quelques exceptions près, elle a été traitée de la même manière. Chaque journal a essayé de comprendre les raisons de la mise à la retraite du n°1 des Renseignements algériens, mais la plupart ont repris le communiqué de la présidence de la République diffusé par l'agence officielle Algérie presse service (APS). Lemonde.fr titre carrément : «En Algérie, départ forcé pour le général Toufik, puissant chef du renseignement». Pour lui, «l'opération d'effeuillage des prérogatives du DRS en œuvre depuis deux ans a connu son aboutissement avec le départ à la retraite de son chef». Le journal français est revenu sur «les attaques publiques sans précédent qu'avait subies, en février 2014, à la veille de l'élection présidentielle» le général Toufik «de la part du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), Amar Saadani, un proche du président Bouteflika». Selon lemonde.fr, le chef du DRS, jugé trop «tiède» dans le soutien au quatrième mandat du président Bouteflika, a été accusé d'avoir failli à la «protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf» assassiné le 29 juin 1992 par un élément du Groupe d'intervention spécial (GIS), le bras armé des Services algériens. Amar Saadani, ajoute-t-il, avait également accusé le général Toufik d'avoir failli dans la protection des «moines de Tibhirine», des «bases de pétrole dans le Sud» et des «employés des Nations unies en Algérie» qui avaient fait l'objet d'un attentat terroriste. «Du jamais vu en Algérie», commente le journal qui explique que «c'était en fait une accélération de la bataille engagée par le président Bouteflika, soutenu par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pour limiter le poids politique des Services». Le Figaro, qui donne lui aussi l'information en reprenant le communiqué de la présidence algérienne, rappelle la structuration que subissent les Services du renseignement depuis quelque temps. Le journal électronique Médiapart a fait de même ainsi que Le Parisien qui s'est contenté lui aussi de donner la nouvelle du départ à la retraite du général «Toufik» et de son successeur à la tête du DRS, ancien n°2 des Services, en l'occurrence Athmane Tartag. Le Washington Post reprend, quant à lui, une dépêche de l'agence Associated Press (AP) qui cite aussi le communiqué de la Présidence diffusé par l'APS et celui du ministère de la Défense nationale (MDN) annonçant l'installation officielle du remplaçant du patron du DRS. Asharq Al Awsat, lui fait un bref papier sur la décision prise avant-hier par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui, selon le journal londonien, a mis fin aux «Moukhabarat, faiseur de roi».