C'est demain que l'université d'été de Constantine sera clôturée après cinq jours de débat autour de la création d'entreprise. L'université des Frères Mentouri, en collaboration avec la Maison de l'Entrepreneuriat et l'Ansej, a organisé cette manifestation, du 13 au 17 du mois en cours, pour la professionnalisation des formations avec les secteurs socio-économiques sous le slogan «Etudiant aujourd'hui, entrepreneur demain». Ce rendez-vous, tenu sur le campus des 500 places, n'est pas en réalité à sa première édition. Il a pris ancrage depuis la création de la Maison de l'Entrepreneuriat en 2007. Les thématiques qui y ont été abordées étaient en relation directe avec la démarche de création d'une entreprise par le biais du dispositif Ansej et ses corollaires, c'est-à-dire l'analyse et les procédures financières, le registre de commerce, la fiscalité d'entreprise, la procédure d'affiliation et de déclaration à la sécurité sociale. D'où la présence de plusieurs partenaires dont l'Ansej, les institutions bancaires, la Centre national du registre de commerce (CNRC), les impôts, Cnas et Casnos et des chefs d'entreprise pour apporter des réponses aux questions des étudiants souhaitant se jeter à pieds joints dans le monde de l'entreprise. Le décor était planté pendant cinq jours sur le campus des 500 places, situé à quelques encablures du campus central, mais il n'y avait pas monde au portillon. Le timing y serait peut-être pour quelque chose puisque la rentrée effective n'aura lieu qu'après les fêtes de l'Aïd, soit au début du mois d'octobre prochain. Sur les 8272 étudiants fraîchement diplômés au terme de l'année universitaire 2014-2015, très peu ont assisté à l'université d'été, laquelle, rappelons-le, est organisée exclusivement pour les promotions sortantes. L'initiation des jeunes diplômés à la création de PME, si elle ne connaît pas l'engouement espéré, elle tend à orienter pragmatiquement les plus motivés des diplômés ou ceux davantage enclin au défi entrepreneurial. Lors de l'inauguration de cette université d'été, les différents partenaires se sont accordés un satisfecit quant aux résultats, certes progressifs, obtenus depuis l'instauration de cette tradition anglo-saxonne. La courbe d'évolution de l'intérêt suscité par la communauté estudiantine à cet égard tend à l'encouragement si l'on se réfère aux déclarations des responsables. Le «business model» La direction de l'emploi de la wilaya de Constantine se réjouit du pas franchi par de futurs entrepreneurs qui, de surcroît, optent pour les domaines de la production qui sont les seuls véritables créneaux créateurs de richesses et d'emplois. «Près de 98% des diplômés universitaires porteurs de projets à Constantine ont réussi à créer et à fructifier des micro-entreprises», a déclaré, en marge de l'université d'été, le directeur de l'emploi, Khalil Zine. L'université d'été 2015-2016 axée sur le «business model» était aussi une tribune pour l'université des Frères Mentouri et la Maison de l'Entrepreneuriat de mettre en avant une stratégie, celle de la professionnalisation des formations. Les facultés de Constantine dispensent actuellement 105 formations au Master, auxquelles viennent s'ajouter 14 nouvelles offres réparties sur 4 filières, dont «Le droit pénal et sciences criminelles», «gestion durables des écosystèmes et protection de l'environnement», «Toxicologie et santé», «Tourisme et patrimoine», «Ingénierie des transports et logistique», pour ne citer que celles-là. Des filières liées aux besoins du marché de l'emploi et de l'évolution socio-économique du pays et, par ricochet, de la société. A ce propos, le recteur de l'université des Frères Mentouri, Abdelhamid Djekoune, a estimé que l'ensemble des investissements consentis à cet effet constituent «une valeur ajoutée susceptible de booster le marché de l'emploi». A cet égard, «l'institution universitaire est d'aujourd'hui plus que jamais partie prenante dans les défis du développement de l'économie nationale, garante de l'employabilité et de la création de richesses». Pour ce faire, «l'université est disposée, via la Maison de l'Entrepreneuriat, à mettre tout en œuvre pour baliser l'itinéraire de l'étudiant, futur entrepreneur, par le truchement de la formation, conseil et orientation». L'accompagnement dans les démarches et différentes procédures pour concrétiser son idée et la transformer en une entité économique viable semble trouver un écho. Selon le directeur local de l'agence nationale de soutien à l'emploi (ANSEJ), Tarek Belmili, pour l'année 2014 son organisme a enregistré la création d'un millier de micro-entreprises dont 22% ont été initiées par de jeunes promoteurs universitaires. L'université d'été vient en apport aux Journées de l'entrepreneuriat organisées à la fin du mois de mai de chaque année. Une préparation en amont des étudiants en fin de cycle pour présenter des idées de projets que les conseillers avaliseront ou pas, selon l'intérêt et l'impact économique.