La mendicité prend de l'ampleur de jour en jour à Bordj Bou Arréridj. Fréquents sur les lieux publics, dans les rues, et se faufilant entre les véhicules dans la circulation à longueur de journée, de plus en plus, les mendiants se confondent avec les pickpockets et les commerçants informels. Au centre ville, c'est impossible de s'asseoir dans un café, marcher dans la rue, ou bien encore prendre le car sans être dérangé par un ou plusieurs mendiants quémandant l'aumône. Et ne soyez pas surpris si on frappe à votre porte pour vous demander de l'argent. En contrepartie, vous aurez droit à quelques prières. Et bien entendu, le nombre de louanges dépend de la somme de votre aumône. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, «Nassima» est fidèle au poste. Depuis le bas coté de la RN5, elle guette le passage des automobilistes, pancarte dans une main, verre en plastique dans l'autre en espérant récupérer quelques sous. «Je suis là depuis deux ans. Les gens me connaissent. Ma journée commence à 7 heures du matin et je ne termine pas avant 19 heures, en fonction de la circulation», explique-t-elle dans un arabe châtié. Comme elle, ils sont de plus en plus nombreux à s'installer à proximité des feux tricolores, sur les routes nationales. En centre-ville, ces mendiants présents en nombre aux carrefours multiplient le va-et-vient entre les voitures arrêtées aux feux rouges, en espérant récolter quelques pièces auprès des conducteurs. «Avant, j'étais entourée d'Algériens comme moi, mais maintenant, les syriens font la loi. Ils sont plus nombreux dans mon secteur. Mais, ils me respectent», témoigne Khadra, mère de 7 enfants. Des mendiants venus du Niger, du Mali et de la Syrie sont venus gonfler les rangs. Femmes et enfants sont mis au devant de la scène.