Le phénomène de la mendicité n'est pas nouveau dans les grandes villes. Les uns se limitent aux grands boulevards et les rues commerçantes qui connaissent une grande affluence, d'autres choisissent les gares et d'autres encore montent dans les bus et les trains pour tendre la main. Aujourd'hui, d'autres formes de mendicité ont fait leur apparition : demander l'aumône sur les axes routiers. Les automobilistes sont, de plus en plus « agressés » par une foule de mendiants qui tendent la main tout en prononçant des paroles qui émeuvent pour mieux convaincre et surtout susciter la compassion des âmes charitables. Dès les premières heures de la matinée, des hommes et des femmes, souvent accompagnées de petits enfants, envahissent les voies express qui mènent vers l'est ou l'ouest de la capitale. Sans se soucier de leur sécurité, ils trouvent tout à fait normal de se faufiler entre les voitures pour une aumône. Certains brandissent des ordonnances médicales ou des béquilles alors que des femmes utilisent des bébés qu'elles portent sur le dos. « En toute sincérité, moi je ne leur donne jamais d'argent », commente un chauffeur de bus au niveau de Dar El Beida (Alger). Il ajoute que « certains jeunes se font passer pour des mendiants mais en réalité, ils sont des voleurs. Nous assistons souvent à des agressions sur les automobilistes femmes qui sont moins vigilantes ». « Les femmes doivent verrouiller toutes les portes et ne laisser aucune vitre ouverte. Elles représentent des cibles privilégiées pour ces pseudo quémandeurs » a-t-il conseillé. Un passager a juré avoir reconnu, la semaine dernière, une personne qui habite son quartier. « C'est une personne aisée qui possède des terres agricoles », a-t-il indiqué. Qui a dit que la mendicité n'est pas un vice ? Cet « envahissement » des voies express est dénoncé par les automobilistes. Les mendiants gênent la circulation et les automobilistes se trouvent dans l'obligation de ralentir ou d'effectuer des manœuvres, parfois dangereuses, pour éviter de les heurter.« Où sont passés les pouvoirs publics ? Qui est responsable si une personne viendrait à mourir dans un accident ? » s'interroge un automobiliste. Un autre passager soulève une autre forme de mendicité, celle d'envoyer des enfants pour vendre de la galette sur les abords des autoroutes. « Pour moi, les enfants qui vendent des galettes sur les autoroutes veulent plus l'aumône que la vente. Il faut voir comment ils se bousculent à chaque fois qu'un véhicule ralentit. Ils sont vraiment en danger », a indiqué un habitué de la ligne Alger-Constantine. Mendicité ou vice, personne n'a le droit de s'exposer au danger ou de mettre la vie de ses enfants en péril.