La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission de maintien de la paix dépourvue d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Le président sud-africain, Jacob Zuma, a appelé mardi les Nations unies à fixer une date pour le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, a rapporté hier l'APS citant l'agence de presse sahraouie (SPS). «Le temps est venu pour l'ONU de déterminer une date pour la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, la dernière colonie en Afrique», a déclaré le président Zuma, qui s'adressait au corps diplomatique accrédité dans son pays, à la veille de son départ pour participer à l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU). «Nous exhortons le Conseil de sécurité des Nations unies à se pencher sur les questions du respect des droits humains et l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental», a indiqué le président sud-africain. Comme il a affirmé que l'intérêt de son pays est porté sur «la libération de tous les peuples opprimés dans toute l'Afrique et dans le monde». Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario réclame l'indépendance du territoire à travers un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté. La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission de maintien de la paix dépourvue d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Elle se contente ainsi de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991. Fin avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution portant prorogation d'un an du mandat de la mission onusienne au Sahara occidental. Coparrainée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, elle est adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil sans intégrer la revendication sahraouie, qui consiste à élargir le mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme. Le texte souligne «l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et encourage les parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles». Le Maroc s'est engagé à soutenir la médiation de Christopher Ross, l'émissaire personnel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après lui avoir un temps retiré sa confiance en 2012, l'accusant de «partialité». À qui profite le statu quo ? Au demeurant, la question du pillage des richesses naturelles du Sahara occidental se poursuit sous le silence complice des grandes puissances. Le représentant du Front Polisario aux îles Canaries, Hamdi Mansour, a dénoncé la tenue d'une conférence, prévue hier et aujourd'hui à Las Palmas (îles Canaries), sur la pêche dans les eaux territoriales du Sahara occidental avec la participation de 24 pays et du Conseil consultatif de l'Union européenne (UE). Le Parlement européen a décidé de confirmer l'accord de pêche signé avec le Maroc, ouvrant la pêche dans les eaux territoriales du Sahara occidental. «A quelque 100 km de Las Palmas, il y a un peuple qui lutte pour l'autodétermination et est exposé quotidiennement aux violations flagrantes des droits humains et de l'exploitation illégale de ses ressources naturelles par le Maroc», a indiqué Hamdi Mansour, cité hier par l'APS. «L'accord de pêche UE-Maroc est illégal parce qu'il inclut les eaux territoriales du Sahara occidental et contribue à bloquer toute solution politique à ce conflit de longue date», a-t-il ajouté. Lors d'une conférence animée le 20 août au siège du ministère sahraoui de l'Information, le président de l'Observatoire pour la protection des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW), Erik Hagen, a dénoncé les sociétés étrangères qui, «complices de l'occupant marocain, pillent les ressources naturelles du Sahara occidental occupé». «Il y a 11 sociétés importatrices de phosphate, 50 qui transportent à partir de la même mine et 4 qui activent dans le transport de la pêche, ainsi que d'autres impliquées dans l'exploration pétrolière, telles la française Total et l'anglo-irlandaise San Leon», a-t-il constaté. Comme il a indiqué que l'ONG WSRW ne ménagera aucun effort pour «sensibiliser la communauté internationale autour du pillage illégal des ressources naturelles du peuple sahraoui par l'occupant marocain».