La question de l'insertion scolaire des personnes handicapées dans les établissements scolaires «ordinaires» peine à se frayer un chemin dans le domaine de l'éducation. Les chiffres avancés par le département de la solidarité nationale renseignent sur la léthargie dans ce secteur. En effet, il est mentionné que près de 1800 élèves aux besoins spécifiques (handicapés mentaux légers et sourds-muets) sont recensés dans la wilaya d'Alger, a indiqué la chargée des classes intégrées à la direction de l'action sociale et de la solidarité au ministère de la Solidarité nationale, Mme Malika Medjbari. La commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l'APW d'Alger en a fait l'une de ses priorités. C'est dans ce sillage que cette dernière a appelé, mercredi à Alger, à la création de postes budgétaires «permanents» pour les enseignants spécialisés chargés de l'encadrement des élèves aux besoins spécifiques. A travers une tournée d'inspection dans les établissements abritant les classes intégrant des personnes aux besoins spécifiques, notamment dans le centre Ali Ramli de Ben Aknoun, le président de la commission, Mohamed Tahar Dilmi, a souligné la nécessité pour le ministère de l'Education nationale de créer des postes budgétaires «stables et pérennes» pour les encadreurs des classes intégrées qui comptent des élèves souffrant de handicaps mentaux légers et des sourds-muets. Une synergie entre les ministères, une priorité M. Dilmi a précisé par ailleurs que pour permettre aux enfants handicapés d'évoluer normalement et sereinement au sein de la société, il serait préférable qu'ils progressent avec les enfants normaux, à condition qu'ils soient accompagnés par un éducateur spécialisé. Il a en outre appelé les ministères concernés, à savoir le département de l'éducation, l'enseignement supérieur, la solidarité nationale, ainsi que celui de la formation professionnelle à assumer leurs responsabilités dans ce domaine afin que la prise en charge soit optimale. Il a été préconisé dans ce sens de recruter des psychologues et des orthophonistes pour la prise en charge de cette catégorie et à lui assurer un accompagnement pendant la restauration et le transport en coordination avec tous les secteurs. M. Dilmi a précisé que les enseignants assurant actuellement la formation des personnes aux besoins spécifiques relèvent de la direction de l'action sociale et de la solidarité (ministère de la Solidarité nationale), qui œuvrent d'une manière honorable dans la prise en charge de cette catégorie, en déployant sur le terrain des coordinateurs dont la mission est de suivre le parcours de l'insertion de ces enfants dans des classes, des centres ou des établissements ordinaires, selon leurs capacités mentales et physiques. Néanmoins. Il a souligné que le rôle des associations doit se limiter à l'accompagnement et au soutien afin de responsabiliser d'autres ministères a identifier leurs tâches respectives dans cette situation. La commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l'APW d'Alger a effectué, de surcroît, une visite d'inspection dans les établissements tels que l'école primaire Ali Bounab, à Ben Aknoun, le lycée Bouamrane de Aïn Benian et le nouveau CEM des 1600 logements dans la même localité, afin de s'enquérir des conditions d'encadrement de cette catégorie vulnérable de la société, d'autant plus que l'APW d'Alger avait dégagé une importante enveloppe financière pour sa prise en charge. Durant cette même sortie, plusieurs carences ont été relevées par la délégation, en particulier sur l'aspect matériel mis a profit de ces individus aux besoins spécifiques. Dans ce sens, le président de la commission a exhorté les responsables de ces établissements à fournir l'équipement adéquat, tel que des classes aménagées pour hausser cette catégorie au rang des enfants ayant une scolarité «normale». S'en est suivi un débat entre les représentants de l'éducation et les directeurs d'établissement quant au devenir de ces enfants qui serait compromis si leur cas est pris à la légère, notamment dans le secteur de l'enseignement supérieur où tout reste à faire.