Après la promulgation de la loi d'orientation de la ville, en février 2006, le secteur devrait être renforcé par la mise en place d'une carte du réseau des villes et d'une politique nationale de la ville. Ces deux projets ont été annoncés, hier, par le ministre délégué chargé de la Ville, Abderachid Boukerzaza, qui a présidé, à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj (Alger), un séminaire sur les études initiées par son secteur. Il souligne que toute étude exhaustive doit se pencher sur plusieurs volets, dont la maîtrise de l'évolution de la ville et sa gestion ; l'économie de la ville ; et, enfin, la participation des citoyens dans la gestion des affaires des quartiers. En guise de constat, M. Boukerzaza réaffirme que la ville algérienne se caractérise par une urbanisation excessive et parfois anarchique. Il a, en outre, relevé la difficulté d'endiguer ce phénomène par des textes législatifs efficaces. « Au lieu de soumettre la réalité aux lois, on se trouve contraint d'adapter nos lois à la réalité du terrain. Nos lois se trouvent souvent dépassées par le terrain. On manque de prévention et d'anticipation », déplore-t-il. Le ministre relève, également, que la lourde contrainte de la crise du logement a été prise en charge au détriment de l'urbanisme, citant la prolifération des quartiers sans vie. « La première vocation de la ville doit être l'urbanisation », a-t-il insisté, appelant à reconsidérer les vocations sociale et économique de la ville. Pour le ministre, la mission que s'assigne son secteur consiste à atteindre un développement harmonieux et durable de la ville. Il a, en outre, reconnu que cet objectif ne peut être atteint s'il n'est pas accompagné par un développement économique. Par ailleurs, M. Boukerzaza affirme que le défi actuel réside dans la maîtrise de l'évolution des petites agglomérations pour leur assurer un développement cohérent, en attendant des solutions adaptées aux grandes villes. Il souligne que l'urbanisation doit être intégrée dans le développement durable, tout en plaidant pour une lutte multisectorielle, notamment avec les ministères de l'Habitat, des Transports et de l'Intérieur. Les travaux d'hier ont porté sur quatre thèmes, à savoir le système d'information géographique ; la carte sociale urbaine ; le schéma de cohérence urbaine et, enfin, la carte foncière urbaine. Le groupe d'études choisi concerne les Hauts-Plateaux et représente un montant de 361 millions de dinars . Au niveau national, 82 villes ont fait l'objet de diagnostic et d'expertise. Le plus important reste à venir. Il s'agit de mettre en place des solutions pratiques ou du moins des remèdes.