Constat n La pression croissante du problème du logement est à l'origine de la négligence de l'aspect esthétique des villes ainsi que des services qui devraient accompagner les nouvelles agglomérations. «Il est impératif de rompre avec les anciennes pratiques et l'improvisation qui ont conduit à l'état anarchique et pitoyable de nos villes. Dorénavant toute démarche doit être planifiée avec la prise en considération des aspects urbanistique, esthétique et environnemental», a affirmé, hier, Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville, lors de son allocution d'ouverture du séminaire national sur les études lancées par son secteur, à l'hôtel El-Riadh de Sidi-Fredj. Cette rencontre, qui a réuni les directeurs d'urbanisme des wilayas, des chercheurs ainsi que des représentants des autres secteurs vise, selon le ministre, la collecte des différentes données et la maîtrise du phénomène de l'urbanisation en vue de promouvoir les villes dans le cadre du processus du développement durable. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de mettre fin à l'urbanisation sauvage et à la surcharge de nos villes. D'ici à 2025, les espaces urbains abriteront plus de 80% du nombre global de la population algérienne, ce qui nous met devant le défi de construire de nouvelles villes dotées de toutes les commodités en vue d'éviter l'explosion démographique dans les agglomérations actuelles», a insisté Tarek Bouzbid, lors de son intervention relative au Schéma de cohérence urbaine (SCU), dont les études ont été lancées en juin dernier dans les villes de Constantine,Oran et Annaba. Le principal objectif de ce projet, qui s'inscrit à long terme (20 ans), est de mettre en cohérence l'ensemble des aspects relatifs à la ville (esthétique, environnement, architecture) ainsi que les différentes activités lancées par les différents secteurs. La tutelle a également lancé un projet de la Carte sociale urbaine (CSU) qui vise le renforcement de la cohésion sociale dans les agglomérations par l'élimination des poches de pauvreté et de la misère, l'implication des citoyens dans la gestion de l'espace urbain ainsi que la responsabilisation des différents acteurs autour des projets du développement durable. Les études dans ce sens ont été lancées dans les localités d'El-Hamel (M'sila), Dellys (Boumerdès), Annaba et El-Bayadh. Dorénavant et en vue d'une gestion rationnelle et planifiée, toutes les villes seront dotées d'un Système d'information géographique (SIG) permettant la connaissance du territoire de la ville et la définition des besoins spécifiques de chaque espace urbain. Quant à la Carte foncière urbaine (CFU), elle constitue un élément aidant à la mise en place d'une politique du foncier urbain à chaque ville et l'exploitation judicieuse de cet aspect qui représente le point noir dans l'ensemble des grandes villes du pays, empêchant ainsi leur développement. Ces projets sont inscrits, précise le ministre, dans le cadre du programme complémentaire pour le développement des Hauts-Plateaux, pour un montant de 361 millions de dinars. Des bureaux d'études et d'expertise étrangers seront impliqués dans cette «opération d'envergure» qui sera renforcée par la mise en place d'un réseau national des villes permettant l'intégration de nos villes dans les réseaux régionaux et internationaux.