Outre ses chansons rythmées, Hamidouche avait levé le voile sur les conséquences de l'arabisation de l'école tout comme il avait prévenu, dans le texte Vava Lwali, sur les dangers de l'islamisme intégriste. Dans le hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, les chansons de Hamidouche sont diffusées en discontinuité, à l'occasion d'un hommage au défunt, dont la mémoire a été honorée, avant-hier et hier, par un riche programme d'activité en mesure de revisiter l'artiste. Des portraits de Hamidouche, des articles de presse et des photos du regretté sont exposés au regard des visiteurs qui redécouvrent l'image d'un homme qui a marqué sa carrière par des textes décrivant, avec une voix inimitable et une musique rythmée, toutes les joies et déceptions de la vie. D'ailleurs, il a souvent connu un immense succès de ses albums qui demeurent aujourd'hui intemporelles comme les chants crépusculaires du rossignol. Ainsi, dans le cadre de cet hommage rendu par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, un recueillement à la mémoire du défunt a eu lieu au niveau de son village natal Agouni Bouaklane (Attouche), dans la commune de Makouda, où les présents ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Hamidouche. Une projection vidéo sur la vie et l'œuvre de l'artiste était également au menu de cet hommage qui a «ressuscité» l'auteur de chanson Aya gueffour n'maghras. Il s'agit d'un documentaire appuyé essentiellement de différentes prestations de Hamidouche et des témoignages émouvants donnés par des membres de sa famille et de ses amis qui ont rappelé aussi bien le talent de l'artiste que ses qualités humaines. «Hamidouche était un homme très modeste. Il était toujours aux cotés des simples citoyens», se rappelle un artiste de sa région. Pour lui, la disparition précoce de Hamidouche est une grande perte pour la chanson kabyle, car il avait toujours le talent de produire et d'enrichir davantage son œuvre. Celle-ci reste un véritable repère pour les nouveaux chanteurs dont certains ont même repris les textes de Hamidouche dans leurs albums, histoire de rendre hommage au regretté. «Il a toujours accompagné notre enfance et apporté beaucoup à la chanson kabyle et algérienne en général», ajoute un jeune poète. Par ailleurs, rappelons que Hamidouche, de son vrai nom Ahmed Khedim, est né le 14 août 1956, au village Attouche, dans la commune de Makouda. En 1978, le jeune artiste signera un début remarquable dans la production artistique avec sa première cassette et notamment la chanson Aouiza semhas, un tube qui l'a, d'emblée, fait connaitre pour en faire une riche carrière. D'autres succès s'en sont suivis jusqu'à son décès, le 5 juin 2002, à Marseille des suites d'une longue maladie qui l'avait cloué au lit pendant plusieurs mois. Son enterrement, quatre jours plus tard au village Agouni Bouaklane, avait drainé une foule nombreuse de fans et d'artistes, à l'image de Lounis Aït Menguellet, Baâziz, Boudjemaâ Agraw et Farid Ferragui. Il a laissé derrière lui une œuvre palpitante composée de chansons immortelles comme Sidi l'mir. Dans ce texte, il a dénonce la bureaucratie qui avait commencé à gangrener les institutions algériennes. Il a également chanté Lif l'ba, histoire de lever le voile sur les conséquences de l'arabisation de l'école tout comme il a prévenu, dans le texte Vava lwali, sur les dangers de l'islamisme intégriste. Izem idraba thesseda est aussi l'un des textes-plans d' Ahmed Khedim.