Le Conseil des droits de l'homme (CDH) tient sa 2e session ordinaire à Genève. Au menu de la réunion : l'examen de rapports d'experts notamment sur le Liban. Le Pakistan a demandé au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, au nom de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), de débattre de la tolérance religieuse après les déclarations controversées du pape Benoît XVI sur l'Islam. Cette demande ne sera pas retenue dans la feuille de route du Conseil des droits de l'homme qui déborde. Le Conseil va poursuivre son engagement en faveur de l'examen périodique des Etats, sorte de bulletin de santé des différents pays en matière de respect des droits humains. Lors de cette 2e session ordinaire, le CDH va débattre de la situation au Darfour, au Liban et en Palestine. La 2e session traitera une série de thèmes sensibles en se penchant sur des rapports rédigés par des experts mandatés par le Conseil ou l'ancienne Commission des droits de l'homme qu'il a remplacé le 15 mars dernier. Dans ce cadre, les quatre rapporteurs spéciaux qui se sont rendus au Liban présenteront les conclusions de leur voyage. Le rapporteur pour le droit à l'alimentation, le Suisse Jean Ziegler, qui s'est rendu à Beyrouth, doit aussi faire part de ses observations sur le terrain des opérations. Le Conseil des droits de l'homme examinera également des rapports portant sur des pays comme Cuba, le Cambodge, la Birmanie, la Somalie, le Congo ou les Territoires palestiniens occupés. Il s'intéressera aussi à des questions thématiques, comme le racisme, les migrants, les disparitions forcées, la liberté de religion et de croyance, la liberté d'expression ou les produits toxiques et dangereux. Le représentant de la Palestine critique le Haut Commissaire des droits de l'homme de ne mentionner que des pays du Sud dans sa mise au point et de négliger la violation des droits de l'Homme perpétrée par Israël. La Palestine est victime de la violation la plus odieuse des droits de l'homme. Ignorant la situation dramatique du Proche-Orient, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé au Conseil des droits de l'homme de se saisir de la détérioration de la situation au Darfour, dans l'ouest du Soudan. Dans un message aux 47 pays membres du nouveau Conseil, dont l'Algérie, réunis à Genève jusqu'au 6 octobre, Kofi Annan a rappelé l'objectif proclamé d'éliminer la politique de deux poids deux mesures et la sélectivité dans l'examen des violations des droits de l'homme. Selon le secrétaire général de l'ONU, le Conseil a consacré « à juste titre » ses premiers travaux, en juin, puis en juillet-août, à la situation au Proche-Orient. « J'ai confiance que vous porterez la même attention aux violations des droits de l'homme où qu'elles puissent se produire », a-t-il affirmé. « Aujourd'hui, je dois attirer votre attention tout spécialement sur les violations des droits de l'homme dont est victime le peuple du Darfour. Elles risquent d'empirer dans un proche avenir », a prévenu Kofi Annan. La Haut Commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, s'est alarmée également dans son discours de l'aggravation de la situation au Darfour, « un rappel tragique de l'échec de la communauté internationale à protéger les victimes ». « La Canadienne semble oublier que cette tragédie humaine touche aussi les populations palestinienne et irakienne. Pourquoi la communauté internationale n'entend pas ce cri d'alarme de Kofi Annan et de Louise Arbour ? », s'interroge un participant d'une ONG humanitaire.