Brigitta Kauers, experte allemande du suivi financier de l'unification allemande et ancien membre chargé de la privatisation des entreprises publiques de l'ex-Allemagne de l'Est (RDA), a, dans une communication donnée hier à l'université d'été de la CCFC, exposé l'intégration de l'ex-RDA dans l'Allemagne réunifiée. Pour elle, le débat relatif à la nécessité d'assainir les entreprises avant de privatiser ou les privatiser telles quelles est un débat qui existe encore, avant de trancher, pour sa part, que la meilleure voie est de privatiser « aussitôt que possible ». « L'Allemagne était, certes, un pays riche, mais il est clair qu'elle ne pouvait à l'époque investir autant dans l'assainissement des entreprises privatisables », a-t-elle indiqué, avant d'avouer que la compétitivité des entreprises a coûté beaucoup d'emplois. Selon ses dires, sur 8000 entreprises, pas moins de 3000 d'entre elles ont dues mettre la clé sous le paillasson. Citant les chiffres officiels de 2006, la conférencière a indiqué que le taux de chômage en Allemagne est de 11,7% dont 8 à 9% à l'Ouest et 16 à 17% à l'Est. Et de préciser, néanmoins, que quelque un million et demi d'emplois ont étés sauvegardés alors que 200 milliards de leur ancienne monnaie (Mark) ont étés investis dans des contrats de privatisation. Pour Mme Kauers, les pouvoirs publics ne voulaient pas d'une privatisation pour privatiser, et les repreneurs sont sommés de divulguer leur programme d'investissement et leur activité future pour ne pas vendre des entreprises à ceux qui sont intéressés uniquement par le foncier de l'entreprise.