La ministre de l'Education nationale a révélé que le taux de redoublants et d'exclus en 1re année secondaire est proche de 30%. La ministre de l'Education nationale a annoncé, à partir de Mostaganem où elle est en visite officielle, qu'une réflexion est engagée au sujet d'un examen de rattrapage pour les élèves de première année secondaire, ayant obtenu des moyennes entre 9 et 10 sur 20, pour leur donner ainsi l'occasion de passer en 2e année afin d'éviter la déperdition scolaire. Elle a révélé que le taux de redoublants et d'exclus en 1re année secondaire est proche de 30%, exhortant dans ce cadre les conseils d'enseignants à réétudier les dossiers des élèves en leur donnant l'occasion de refaire l'année. Le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) y voit une «proposition en harmonie avec les revendications du syndicat qui a toujours tiré la sonnette d'alarme concernant l'avenir de 400 000 élèves quittant annuellement les bancs du lycée». Meziane Meriane, coordinateur national de ce syndicat, appelle la communauté scolaire à se pencher sur les véritables raisons derrière ce taux de déperdition «énorme». Le Snapest estime que la surcharge des classes, les conditions dégradées de scolarité et le manque de formation des enseignants sont autant de facteurs favorisant la déperdition et qui devraient interpeller les pouvoirs publics. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) considère que c'est de «la démagogie». Pour Idir Achour, porte-parole du CLA, la deuxième session doit être envisageable pour les recalés du baccalauréat. «La proposition de la tutelle ne règle en rien les lacunes constatées dans la progression des élèves. Le ministère, au lieu de chercher des solutions pédagogique, est réduit à la gestion des flux», soutient le même syndicaliste. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), quant à lui, voit en la proposition de la tutelle une «solution de bricolage visant à remédier aux symptômes au lieu d'une solution réelle visant l'origine du mal». M. Boudiba, chargé de communication au sein de ce syndicat, estime que la hausse perpétuelle du taux d'échec chez les élèves de la première année secondaire et la déperdition scolaire sont expliquées par le système d'orientation qui se base initialement sur la disponibilité des places pédagogiques au détriment des capacités des élèves et leurs préférences. Selon le même syndicat, «les dysfonctionnements relevés dans le système d'orientation sont accentués par la double période de transition, l'une après l'accès au lycée, l'autre après l'orientation définitive en 2e AS». Le syndicaliste préconise donc la suppression du tronc commun et l'orientation directe vers les sept filières dès la 1re AS. Le Cnapeste appelle également à déterrer le projet de l'instauration de l'enseignement professionnel, prévu à l'époque de Benbouzid, et jeté aux oubliettes après la suppression de l'enseignement technique. «L'enseignement professionnel sanctionné par un bac professionnel peut constituer une alternative aux élèves n'arrivant pas à suivre un enseignement académique. Les autorités devraient initier des mesures attractives pour les adolescents qui boudent aujourd'hui les centres de formation professionnelle», soutient M. Boudiba.