L'année scolaire s'achève. Place à l'attente des résultats. Mais avant, quels enseignements en tirer ? La réponse des syndicats est pratiquement la même depuis plusieurs années : la formation périclite. Le chargé de communication du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba a fait savoir que sur le plan pédagogique, le manque de formation des enseignants par rapport au nouveau programme, la surcharge des classes sont entre autres, fausses notes ayant marqué l'année scolaire 2011/2012. Pour ce qui est du volet syndical, il a affirmé que le bilan de cette année est positif à plus d'un titre : élaboration du statut particulier des travailleurs de secteur, achèvement du dossier des œuvres sociales ainsi que celui du régime indemnitaire. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a établi également son check-up. L'année scolaire 2011/2012 a été, selon lui, mouvementée et agitée. « C'est aussi une année de mobilisation des enseignants qui a permis de réparer une injustice concernant le régime indemnitaire des fonctionnaires de l'Education », soutient son chargé de communication, Achour Iddir. Sur le volet pédagogique, le CLA constate, d'une part, que l'année se termine pour « la première fois dans l'histoire de l'école algérienne au mois d'avril avec « 1.500 classes de terminale sans enseignants dans certaines matières comme les mathématiques et le français ». D'autre part, ajoute Achour Iddir, si les résultats du bac blanc annoncent un taux de réussite de 40%, « le CLA appréhende un pourcentage qui dépasse les 70% à la session du bac 2012, étant donné que la politique de gestion des flux est toujours maintenue au détriment du savoir et de la connaissance ». Même topo de la part du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) qui a noté que cette année a été marquée par « un déficit exceptionnel en matière d'encadrement, et par une surcharge des classes ».Pour ce qui est de la prochaine rentrée scolaire, le chargé de communication du Cnapest met en garde le département de M. Benbouzid quant à la surcharge des classes dans les lycées en raison du nombre d'élèves de première année secondaire qui sera, sans contexte, important. Sur ce point, Achour Iddir prévoit un « tsunami » dans les lycées qu'engendrera le déferlement des 171.625 collégiens venus du moyen. Cet état de fait nécessiterait, selon le CLA, 4.200 salles de cours supplémentaires à 40 apprenants, ainsi que l'ouverture de 5.000 nouveaux postes budgétaires. En plus de la surcharge actuelle des classes et le déficit en enseignants dans certaines matières, la rentrée scolaire connaîtra aussi, prévient le CLA, l'accentuation du phénomène de la violence dans les établissements si des mesures d'urgence concernant l'amélioration des conditions de travail et d'enseignement ne sont pas prises par la tutelle. Un autre point qui risque de faire encore parler de lui : les préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs de secteur. « Si les revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'Education ne sont pas prises en considération, l'année scolaire 2012/2013 débutera par des agitations inévitables », annonce le CLA. Même son de cloche chez le Cnapest. Son chargé de communication insiste sur la nécessité d'appliquer, au plus tard en septembre, le décret pourtant statut particulier des travailleurs. Dans le cas contraire, il n'écarte pas le retour à la protestation. Comme il est question, ajoute Messaoud Boudiba, de la prise en charge, par la tutelle, des autres revendications à l'image des dossiers de la médecine du travail, des logements de fonction sans oublier l'octroi de la prime du sud qui tarde à se concrétiser. Sur le plan pédagogique, le Cnapest estime nécessaire de lancer des programmes de formation au profit des enseignants et inspecteurs à même de les initier aux exigences du nouveau programme. Comme il est indispensable d'alléger le programme actuel. Pour sa part, le Snapest prévient la tutelle contre toute tergiversation quant à la prise en charge des doléances des syndicats concernant les dossiers des œuvres sociales, le régime indemnitaire et le statut particulier. Même inquiétude chez le Snapest s'agissant du volet pédagogique. Le syndicat craint la surcharge des classes, conséquence directe de l'arrivée en première année secondaire de deux groupes d'élèves issus de l'ancien système et celui des réformes.