Lors de la clôture des travaux du comité central du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a réaffirmé ses craintes face à l'«ampleur du mal» qui frappe l'Algérie. Hier, Mme Hanoune a confirmé sa rupture avec le président de la République. Pour la première fois, la secrétaire générale du PT a averti le président Bouteflika que le soutien de son parti est désormais conditionné par l'abandon de la mouture actuelle de la loi de finances 2016. Si tel n'était pas le cas, la secrétaire générale du PT annonce sa rupture avec la politique suivie jusque-là par le Président. «Si la loi de finances 2016, dans sa mouture actuelle, est maintenue, le président Bouteflika aura signé sa coupure avec la base sociale qui lui a donné son mandat», a-t-elle averti, avant d'ajouter : «Si le Président cautionne la prédation et les délits de démocratie, alors le Parti des travailleurs combattra ces politiques.» Par ailleurs, Louisa Hanoune est revenue sur son soutien affiché à l'homme d'affaires Issad Rebrab dans le conflit l'opposant au ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb. Face aux interrogations que ce soutien a pu soulever, la patronne du PT a tenu à rappeler qu'il n'était pas inconditionnel. Pour ce faire, elle a ajouté que «lors de la privatisation de l'entreprise Michelin, on s'était opposé à son acquisition par le patron de Cevital». Et d'affirmer que le «PT sera toujours proche des patrons qui produisent et exportent». Elle est également revenue sur l'arrestation du général Benhadid. Si elle avait estimé que l'arrestation de l'ancien patron de la 8e Brigade blindée a été faite à la manière hollywoodienne, hier, Louisa Hanoune a défendu le fils du général, arrêté également et placé sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach pour «port d'une arme à feu sans autorisation». Pour l'oratrice, le fils Benhadid portait une arme pour «défendre son père» comme le ferait n'importe quel fils. Et de réclamer la clémence de la justice d'autant que, comme elle l'affirme, celle-ci a l'habitude de «fermer les yeux sur les délits commis par les progénitures des hauts responsables».