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Marc Trévidic : «La vraie guerre que l'EI entend porter en France n'a pas encore commencé»
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Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2015

Pour le juge Marc Trévidic, alors que la France a franchi un nouveau cap en procédant à des bombardements sur les positions de l'Etat islamique en Syrie, la menace d'attentats n'a pas baissé, au contraire, elle est à «un niveau maximal, jamais atteint jusqu'alors».
Alors qu'il doit quitter ses fonctions à la tête du pôle judiciaire antiterroriste, après ses dix ans réglementaires, pour devenir vice-président du tribunal de grande instance de Lille, le juge Marc Trévidic livre un discours de franchise dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Paris Match. Pour le juge en charge de tous les dossiers terroristes de ces dernières années, «les Français vont devoir s'habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats, qui vont à mes yeux immanquablement survenir. Il ne faut pas se voiler la face. Nous sommes désormais dans l'œil du cyclone. Le pire est devant nous».
Son analyse, basée sur des années d'enquêtes et d'interrogatoires de suspects, révèle que «la France est la cible principale d'une armée de terroristes aux moyens illimités». «Les hommes de Daech ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé.»
Evidemment, il ne peut pas détailler des informations confidentielles relevant de la sécurité intérieure française, mais il confie que «ceux que l'on arrête et qui acceptent de parler nous disent que l'EI a l'intention de nous frapper systématiquement et durement (…). Il ressort de nos enquêtes que nous sommes indubitablement l'ennemi absolu. Les hommes de Daech ont les moyens, l'argent et la faculté d'acquérir facilement autant d'armes qu'ils veulent et d'organiser des attaques de masse.
Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort. Et puis, il reste “le prix ­Goncourt du terrorisme” à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 Septembre 2001 contre les tours du World Trade Center. Je n'imagine pas un instant qu'un homme tel qu'Abou Bakr ­Al Baghdadi et son armée vont se satisfaire longtemps d'opérations extérieures de peu d'envergure».
Absence de vision à long terme
Pour lui, la situation géographique de la France en fait une cible plus facile à atteindre que les Etats-Unis : «Il y a des relais partout en Europe, il y a la facilité opérationnelle de renvoyer de Syrie en France des volontaires aguerris, des Européens, membres de ­l'organisation, qui peuvent revenir légalement dans l'espace Schengen­ et s'y fondre avant de passer à l'action.»
Le juge Trévidic, qui est aussi en charge des dossiers Karachi et Tibhirine, estime qu'aux yeux des islamistes la France est «toujours une nation coloniale, revendiquant parfois ses racines chrétiennes, soutenant ouvertement Israël, vendant des armes aux pays dits “mécréants et corrompus” du Golfe ou du Moyen-Orient. Et une nation qui opprimerait délibérément son importante communauté musulmane. Ce dernier argument est un axe de propagande essentiel pour l'EI».
Les terroristes s'opposent à la France qui est «depuis des années en première ligne pour combattre le “djihad global”».
Hélas, constate Marc Trévidic, «les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d'“aller dans le mur” ».
Quant à la position française, exprimée par le président Hollande lui-même, d'intervenir militairement en justifiant le «droit de légitime défense», le juge Trévidic n'y croit pas un instant : «Il n'y a rien dans cette stratégie qui permette de renverser le cours d'une guerre contre une armée de terroristes et de la gagner.» «Procéder à des frappes “extra-judiciaires” revient à se calquer sur le modèle américain. Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française (…). De toute façon, ils nous ont “dans le collimateur” et, de ce point de vue-là, ça ne changera rien ! Cela peut même avoir l'effet contraire que celui recherché en créant des “vocations”.»
Enfin, le juge en charge du dossier de l'attentat de janvier dernier contre Charlie Hebdo atteste que les frères Kouachi, auteurs de la fusillade contre le journal, «étaient, au vu de ce que l'on sait, en route pour une campagne d'attentats. On y a échappé parce que, dans un accident de voiture, l'un des frères a perdu sa carte d'identité».


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