Le temps de ne s'occuper que de céréaliculture est révolu. Et pour cause, les rendements en blé et en orge sont loin de couvrir les besoins de la population et aussi de générer des bénéfices conséquents pour les exploitants des terres agricoles. Aussi, le temps de diversifier les cultures s'impose-t-il comme une solution idoine pour une exploitation rationnelle des terres arables. La superficie totale de la wilaya d'Oum El Bouaghi couvre plus de 618 000 ha, dont seulement 360 000 sont utiles à l'agriculture, plus précisément à la céréaliculture. Seulement 22 112 ha sont en irrigués, alors que l'on compte 122 500 ha de parcours steppiques, dédiés au cheptel tant ovin que bovin, étant donné que la seconde vocation de la région est tournée vers l'élevage. Ceci dit, la semaine dernière, le coup d'envoi de la campagne labours semailles s'est déroulée au niveau de la ferme pilote Samaï Mohamed dans la commune de Berriche, une région connue pour ses rendements céréaliers. En parallèle, une exposition des produits du terroir est organisée par les producteurs de la région. Des apiculteurs, des maraichers, des éleveurs et des producteurs d'huile d'olive se sont donné rendez-vous pour mettre en valeur leurs produits. N'empêche, l'industrie agroalimentaire ne s'est pas encore frayée une place dans la région faute d'investisseurs versés dans ce créneau. Les cinq laiteries implantées dans région ne font que transformer le lait en poudre importé de l'étranger. C'est dire que la production locale reste minime par rapport à la demande du consommateur. Plus de 210 000 ha emblavés Toujours pour diversifier les cultures, le ministère de l'agriculture avait encouragé la plantation de l'opuntia (plante dont le fruit est la figue de barbarie), notamment dans la partie Est de la wilaya (Behir Chergui, Rehia et Belala). Outre le fait que cette plantation donne des fruits, ses raquettes servent de nourriture d'appoint au cheptel bovin. L'huile tirée de cette plante sert à la fabrication de produits de beauté, comme nous l'a signalé un ingénieur agronome. Plus que cela, la plante de l'opuntia constitue une barrière contre la désertification et l'érosion du sol. Pour revenir à la campagne proprement dite, les services agricoles tablent cette saison sur l'emblavement de 210 000 ha, répartis comme suit : 60 000 pour le blé dur, 47 000 pour le blé tendre, 100 000 pour l'orge et seulement 2400 pour l'avoine. Pour mener à bien cette campagne, les mêmes services comptent mettre à la disposition des cultivateurs la logistique nécessaire, à savoir, tracteurs, charrues et semoirs. Bon an, mal an, la production des céréales dans la wilaya d'Oum El Bouaghi demeure tributaire des aléas climatiques. Elle ne dépasse guère le cap des 2 millions de qx. C'est dire qu'on est loin de rentabiliser au maximum les terres arables en dehors d'une politique visant à se libérer de l'importation du blé dont la facture s'alourdit d'année en année au détriment du trésor public. Il importe donc d'étendre les parcelles en irrigué pour une amélioration des rendements, notamment dans les communes de l'Est et du Nord de la wilaya, d'autant qu'il existe des points d'eau à même de permettre l'irrigation en temps de sécheresse.