Les prix des produits alimentaires poursuivent leur tendance baissière sur les marchés mondiaux, plombés essentiellement par les niveaux élevés des stocks, la forte baisse des prix du pétrole et le raffermissement du dollar américain, dont aucun des facteurs ne semble appelé à s'inverser à court terme. A l'image des cours du brut, les prix des produits agricoles «traversent une période de fléchissement et de moindre volatilité», selon le rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) «Perspectives de l'alimentation». Le message qui ressort de l'Indice des prix des produits alimentaires, publié par la FAO, indique que «statistiquement, les dernières indications laissent entrevoir une tendance à la baisse des prix et de la volatilité». L'Indice FAO des prix des produits alimentaires, publié jeudi, montre qu'il s'est relevé d'environ deux tiers d'un point pourcentage, s'établissant à 165,3 points, toujours inférieur de 18,9% à il y a un an. En août dernier, il est tombé à son niveau le plus bas en six ans. Les nouvelles statistiques de la FAO montrent que les céréales de base sont au cœur de la spirale baissière des prix, «suite à plusieurs années de bonnes récoltes à l'échelle mondiale ainsi qu'à la constitution de stocks à des niveaux record». «Pendant ce temps, les projections de la production céréalière mondiale ont été revues à la baisse, avec 2534 milliards de tonnes, soit 6 millions de tonnes de moins que les prévisions du mois dernier», fait constater la FAO dans son rapport de jeudi. Pour ce qui est des blés, les prévisions ont été réévaluées de 6,4 millions de tonnes par rapport à celles de septembre pour atteindre 735 millions de tonnes, niveau légèrement supérieur (0,3%) au record de l'an dernier. Cet ajustement est essentiellement imputable à une poussée de la production de blé en Chine et dans l'Union européenne. Les statistiques relatives à la consommation font ressortir une baisse de 21 millions de tonnes, comparativement aux prévisions de septembre, mais la tendance est en hausse de 1,1% par rapport aux estimations révisées pour 2014-2015. La consommation totale de céréales est actuellement évaluée à 1,097 milliard de tonnes. De manière générale, la situation de l'offre et de la demande pendant la campagne de commercialisation 2014-2015 devrait rester équilibrée. «Les prévisions relatives au commerce mondial de céréales en 2015-2016 approchent les 364 millions de tonnes ; ceci représente 3,3 millions de tonnes de plus que les dernières estimations, mais néanmoins 11 millions de tonnes, 2,9% de moins que le niveau record enregistré en 2014-2015», lit-on dans le bulletin de la FAO. Cette organisation onusienne, basée à Rome (Italie), fait remarquer que la tendance des dernières années et les perspectives d'avenir varient en fonction des catégories d'aliments. «Les prix du riz tendent à se démarquer des autres céréales, tandis que ceux du sucre ont toujours été volatils, ayant perdu et gagné la moitié de leur valeur plus de 12 fois depuis 1990. La viande et les produits laitiers se conforment à la tendance générale, mais en tant que denrées plus périssables, ils réagissent avec un certain délai.» Pour cette Organisation, cette tendance baissière est une vraie «bénédiction» pour les ménages qui consacrent une grande part de leurs revenus aux achats de nourriture. Le commerce mondial des produits agricoles devrait accuser une baisse cette année, s'établissant à 1090 milliards de dollars, soit le plus faible niveau en cinq ans, et en recul de près de 20% par rapport au record de 1350 atteint en 2014.