Le jardin de la cité Malki abritait samedi une rencontre intimiste et sympathique, honorant la mémoire de M'hamed Haminoumna, qui demeure aujourd'hui présent dans la mémoire collective des Malkiens. M'Hamed Haminoumna est l'un des maîtres incontestés des arts appliqués, il a décroché son premier prix de céramique à l'âge de 15 ans, un parcours gratifié de tous les honneurs, notamment avec sa médaille d'or à l'Ecole des beaux-arts en 1921, les prix Vermeille, Mireille, Jean Charles, ont jalonné une carrière riche et intense et afin de célébrer le génie de cet homme exceptionnel, le collectif Malki Act a convié les enfants à un atelier de dessin, animé et encadré par l'une des plus dynamique bénévoles, Mme Babour. Un atelier portant sur le respect de Dame nature et qui s'est achevé avec la remise de cadeaux symboliques aux participants. Une belle manière de perpétuer les valeurs esthétiques chez les enfants, d'un côté, et faire connaître les œuvres de Haminoumna auprès des nouvelles générations, de l'autre. A ce titre, des articles de presse, des photographies ont été exposés sur les arbres, l'arbre, un symbole vénéré par M'hamed Maminoumna, sa famille présente sur les lieux a tenu à présenter à l'assistance une des plus belles céramiques de l'artiste, une œuvre illustrant une parfaite harmonie entre des motifs géométriques et des signes berbères, le tout rehaussé avec un bois noble et magistralement travaillé. L'enfant de la Scala d'Alger, en compagnie de son père et de son frère ont majestueusement sculpté les boiseries des sites néo-mauresques d'Alger comme la Grande-Poste, la wilaya d'Alger, les ex-Galeries algériennes, l'actuel Mama. M'Hamed Haminoumna est également intervenu avec beaucoup de dextérité sur le catafalque du mausolée de Sidi M'hamed, la porte de la mosquée de Sidi Okba à Biskra et le minbar de la mosquée de Batna. M'Hamed Haminoumna, mort le 2 octobre 1975 à été un dépositaire de l'art citadin de la médina d'Alger, il a réussi à opérer une magnifique synergie entre un éventail de métiers : ébénisterie, céramique, peinture, calligraphie, miniature, enluminure et gravure. Ses œuvres ornent aujourd'hui les espaces des musées des arts et traditions populaires à La Casbah, le musée des Antiquités et celui des arts musulmans dans l'enceinte du parc de Galland. Enfin la famille de regretté Haminoumna a tenu à remettre plus de 200 crayons de couleurs aux enfants, un clin d'œil à celui que tous les enfants des années 60 et 70 affectionnaient en lui attribuant le surnom de Baba Sidou. Repose en paix Baba Sidou