Ce qui n'était au départ qu'une affolante rumeur s'est hélas avéré un fait réel. Le rapt de D.K., 8 ans, élève en 3e année à l'école primaire Malika Kharchi de Kouba (hauteurs d'Alger), a été confirmé par plusieurs sources, y compris par l'entourage de la famille. Les faits tels que rapportés par des institutrices de ladite école font état d'un enlèvement exécuté mardi vers 15h30, à une centaine de mètres de l'établissement scolaire, par « deux individus » qui l'ont embarqué de force à bord de leur véhicule de couleur blanche, selon le seul témoin des faits, une camarade de classe de la victime. La gamine aurait raconté à son institutrice qu'un des ravisseurs de D.K., à la vue de ce dernier, a essayé de l'attirer vers lui en lui proposant de l'argent en pièces, tout en lui disant que c'était un « don de son père », un entrepreneur connu à Kouba. Voyant que l'enfant ne s'y intéressait pas et qu'il « prenait peur », il l'empoigna et l'embarqua rapidement dans son véhicule pour prendre la fuite avec son complice. Un des proches parents, rencontré non loin du domicile familial, confirma l'information, mais nous enjoindra de ne pas la divulguer pour, d'abord, éviter que le père de l'enfant, en mission à Skikda, ne s'affole, alors qu'il est déjà « souffrant », et pour permettre à l'affaire de se dénouer « sans fracas » et sans « surenchères ». « Ce sont, dit-il, les recommandations des services de police. » Ces derniers suivent actuellement l'affaire de près, au même titre que la gendarmerie nationale qui aurait également reçu un dépôt de plainte de la famille. Un avis de recherche national et international aurait été émis par la police qui, toute la journée d'hier, s'est obstinée à tenir au secret l'enlèvement, sans doute par souci d'efficacité. « Il n'y a pas de kidnapping », nous a rétorqué un officier chargé de la communication au commissariat central.Hier, devant l'entrée principale de l'école, les parents d'élèves étaient nombreux à venir récupérer eux-mêmes leur progéniture. La mauvaise nouvelle qui avait déjà fait le tour des foyers de Kouba est sûrement pour beaucoup dans la panique qui se lisait sur les visages. Visiblement inquiets par la nouvelle du kidnapping, certains d'entre eux, qui se refusaient encore à « croire qu'un acte pareil puisse arriver » à un enfant, témoignent avec dépit des « incessants va-et-vient » des parents de l'enfant qui, toute la journée d'hier, 24 heures après sa disparition, n'ont pas cessé de revenir à l'école, d'où il est sorti mardi… dans l'espoir de le retrouver.