Le corps sans vie de Walid Guendouzi, 8 ans, enlevé mardi dernier à Kouba par des « inconnus », a été retrouvé le lendemain, soit mercredi, vers 19 h à Hussein Dey. La dépouille du garçonnet, fils d'un riche entrepreneur, a été déposée, selon les affirmations de l'entourage de la famille, à même le trottoir, adossée à un mur, non loin du siège de la SNTA et d'une caserne de l'armée. Walid est mort « étouffé », selon son père que nous avons rencontré hier. « Ce qui a dû compliquer la chose, soutient-il, le petit souffrait d'un début d'asthme. » Il se serait probablement débattu. « Les ravisseurs avaient vraisemblablement essayé d'entrer en contact avec moi, ce qui était impossible le jour de l'enlèvement, car j'étais à Skikda, sur un chantier où il n'y avait pas de couverture de réseau. » Cette situation les a sans doute « affolés » et amenés à « se débarrasser » au plus vite de l'enfant. Fait certain pour le père de la victime, « ceux qui ont préparé le kidnapping connaissent bien la famille ». Il en veut pour preuve : la dépouille a été déposée non loin du domicile d'une parente à Hussein Dey. Une parente qu'il défend d'ailleurs, malgré de fortes présomptions. Il soutient que cette dernière était présente chez lui au moment où le corps a été retrouvé et même bien avant, occupée comme toute la famille à pister la trace du disparu. Il déclare néanmoins n'être sûr de rien, « Allah Alem (Dieu Seul Sait, ndlr) », lâche-t-il douloureusement et dit attendre, pour se fixer, « les conclusions de l'enquête ». Celle-ci, suit actuellement son cours, assure l'officier de permanence au commissariat du 17e arrondissement, au Vieux Kouba. « Pour l'instant, je ne peux absolument rien vous dire, nous n'avons pas encore procédé à la confrontation des deux parties. » Deux personnes, des proches parents, suspectées d'avoir un lien direct avec le rapt, ont été arrêtées, d'après une source informée. Concernant le mobile de cet abominable crime, rien n'a filtré. Plusieurs motifs ont été avancés par l'entourage de la famille : vindicte, argent… mais aucun pour l'instant n'est cependant totalement confirmé. « Nous avons contrôlé les téléphones portables de tous les membres de la famille à la recherche d'un indice, d'une trace d'appel quelconque pouvant nous orienter vers une piste, nous n'avons rien trouvé », dira d'une voix écrasée le père. Pour l'heure, les contours de cette bouleversante affaire de kidnapping demeurent encore flous. Il faudrait peut-être davantage de temps et d'engagement du côté des enquêteurs pour qu'il en soit autrement. La directrice de l'école primaire Malika Khorchi, où était scolarisé Walid Guendouzi, de passage hier à la rédaction d'El Watan, témoignera du trouble et de la peur qui se sont emparés des écoliers suite à ce drame, conseillant aux parents de récupérer « eux-mêmes » leurs enfants à la sortie des établissements scolaires, pour éviter que des cas similaires ne se reproduisent. « A la sortie de l'école, dit-elle, les enfants sont livrés à eux-mêmes », ou plus exactement aux criminels ! A la fleur de l'âge, Walid a été ravi aux siens. Son corps a été inhumé jeudi au cimetière de Garidi, laissant derrière lui une famille accablée de chagrin, et d'insondables doutes sur ce qu'apportera demain.