Malgré toutes les décisions de justice en leur faveur, les concernés continuent de subir toutes sortes d'intimidations. La famille Chenouf, composée de propriétaires terriens dans la commune de Safel El Ouidène, dans la wilaya de Souk Ahras, et opposée par voie de justice à une tierce personne, se réclamant copropriétaire d'un terrain agricole, auteur de plusieurs entourloupes judiciaires, a vécu l'horreur, jeudi dernier. Des dizaines de personnes recrutées parmi la pègre locale et celle de Aïn El Beida dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, munies d'épées et de gourdins ont pris d'assaut la maison de la famille précitée et juré après avoir saccagé matériel agricole, véhicules et biens de la famille victime, de revenir une deuxième fois. Assiégés durant des heures à l'intérieur de la maison, les Chenouf ont vainement tenté de demander secours auprès de leurs voisins ou à défaut d'alerter les services de sécurité. «Nous avons vécu l'horreur sans qu'aucune partie ne bouge et chaque tentative d'incursion de la part des dizaines de marginaux était synonyme de mort certaine pour nous», a déclaré au téléphone, terrorisée et la voix nouée par la peur, Zoulikha Chenouf. Cette dernière a ajouté qu'elle en a avisé officiellement le parquet de Sedrata. A l'origine de cette descente punitive, une tentative d'implantation illégale d'un individu venu réclamer une parcelle de terrain dans des conditions qui frôlent le burlesque. Démarches d'un fin connaisseur En 2002, un étranger à la ferme, rassuré sans doute par ses relations et son opulence, est venu réclamer une partie des terres acquises l'année 1936 (acte notarié rédigé le 15/03/1936 et enregistré au niveau des services de la Conservation foncière de la wilaya de Guelma). Une première tentative d'induire en erreur les structures judiciaires s'avérera sans fondement légal, et ce selon le verdict prononcé par le tribunal de Sedrata en date du 28/05/2005. La Cour de Guelma confirmera le verdict, après appel, le 16/01/ 2006. L'affaire connaitra un autre rebondissement quand le supposé copropriétaire réussit à «induire en erreur» un notaire local, auteur d'un acte réalisé sur la base d'une fausse opération de partage entre faux héritiers et basée sur un acte de propriété antérieur à l'année 1936. Suivra un transfert de propriété au profit des faux héritiers (acte n°50 du 14/05/2006) enregistré à la Conservation foncière de Sedrata. Pour mieux finaliser les deux premières opérations illégales une simulation de plaintes entre faux héritiers pour le partage des terres aboutira à la désignation d'un expert ayant pour tâche la finalisation du partage. Ce dernier a eu le reflexe d'exprimer des réserves quant aux origines des terres et la nature de l'héritage concédé à des personnes qui lui sont étrangères. Les indus occupants ne s'arrêteront pas là : une énième plainte sera déposée cette fois-ci contre un homonyme de la famille Chenouf qui sera évidemment déclaré «non-propriétaire des terres agricoles» et sommé de quitter un domaine qui ne lui appartient pas. Le verdict rendu public le 02/12/2013 par la Cour de Guelma contre «l'homonyme» en question compliquera davantage la situation puisqu'une décision exécutoire amènera les victimes à engager une course contre la montre pour alerter les pouvoirs publics et lancer un SOS à l'adresse du ministre de la Justice. L'audace et les démarches trahissent la présence fantomatique d'un fin connaisseur des «erreurs» qui mènent droit vers la spoliation.