L'Algérie est un pays proche du seuil du stress hydrique. C'est un pays au risque élevé de désertification, dont 0,5% de sa surface totale est touchée par ce phénomène. Il est concerné de près par le dérèglement climatique». Ce constat a été avancé samedi soir par Jean-Christophe Victor, fondateur et directeur scientifique du laboratoire Lepac lors d'une conférence sur les «Enjeux de la conférence de Paris (COP 21)». Invité par David Quiennec, directeur de l'Institut français de Annaba, le conférencier, expert en géopolitique et en relations internationales, a tenté de sensibiliser une assistance nombreuse d'universitaires, de cadres et d'étudiants sur les risques du réchauffement climatique. «La production de pétrole, qui est la recette principale du pays, associée à un important parc automobile, ne peut qu'accentuer le taux d'émission du CO2», a-t-il déclaré d'emblée. A travers des cartes satellitaires alarmantes, le producteur et présentateur du Dessous des cartes sur la chaîne franco-allemande Arte a bien transmis son message sur les risques qu'encourt la Terre si «des mesures draconiennes ne sont pas prises par les Etats pour limiter les émissions des gaz à effet de serre (GES)». A ce propos, il a réitéré, sans se lasser, les bienfaits des énergies renouvelables pour juguler le phénomène et épargner les générations futures des catastrophes climatiques. Pour sa part, le professeur Djebbar de l'université de Annaba, qui a modéré les débats, a affirmé que «l'Algérie dispose d'une politique nationale pour faire baisser son taux d'émission de CO2». Il a rappelé, par ailleurs que «l'Algérie s'est fixé pour objectif de réduire de 7% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 et 22% si le pays est assisté par des transferts de fonds et de technologies. Plusieurs projets dans ce sens sont engagés en Algérie, tels que le village solaire de Sonelgaz, la fabrication des panneaux solaires, la grande station de Tamanrasset, qui contrôle l'atmosphère en temps réel, etc.» Ce sont des objectifs ambitieux marquant la volonté du pays de s'inscrire dans une démarche de développement durable et d'engagement en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. Au terme de son importante intervention, Jean-Christophe Victor a été sollicité par l'assistance pour répondre à des questions versant dans le sens de son sujet qui ne cesse d'interpeller les esprits. Il a répondu, une à une, aux questions avant de rappeler l'importante de la Conférence de Paris de décembre 2015, dite COP 21. Selon lui, «elle doit inventer les outils techniques, juridiques, économiques et politiques pour contenir le réchauffement de notre planète sous les deux degrés au XXIe siècle».