Le secrétariat national du parti estime que la réappropriation populaire et pacifique de la rue en tant qu'espace de contestation et de revendication reste "l'instrument démocratique privilégié devant l'unilatéralisme du pouvoir". Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne croit pas aux "explications" données par le pouvoir sur les derniers changements opérés au sein du DRS, et encore moins à quelque volonté de dissoudre la police politique pour aller vers la civilisation de l'Etat. Dans un communiqué sanctionnant une réunion de son secrétariat national, tenue jeudi dernier, le RCD, qui reste convaincu que la police politique "continue (toujours) à régenter la vie politique et à infliger le fait du prince", juge que "l'agitation médiatique autour des seules luttes du sérail est l'ultime moyen pour leurrer la communauté nationale et la détourner du statu quo actuel et des sombres desseins dans lesquels les tenants du pouvoir veulent enserrer la nation". Les agissements du pouvoir, alerte le RCD, risquent de "précipiter le pays dans une désintégration annoncée". Ces agissements, ajoute-t-il, sont opérés par "des chapelles et autres officines occultes, en l'absence d'instances de médiation et de concertation légitimes et crédibles". Pour le parti de Mohcine Belabbas, le retour à la souveraineté du peuple exige ainsi le passage obligatoire par "une consultation exclusivement organisée par une instance électorale indépendante pour mettre un terme aux fraudes électorales". Il s'agit là d'ailleurs, rappelle-t-on dans le même communiqué, de la proposition phare de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) formée par des partis et des personnalités politiques de l'opposition, qui "favorise l'avènement d'une transition démocratique et l'émergence d'une nouvelle élite politique capable d'impulser une vision et une gouvernance audacieuses...". Le secrétariat national du RCD n'a pas manqué de se féliciter du "succès" qui a couronné la dernière marche pacifique organisée par le parti dans la ville de Tizi Ouzou. Pour le RCD, la réappropriation populaire et pacifique de la rue en tant qu'espace de contestation et de revendication reste "l'instrument démocratique privilégié devant l'unilatéralisme du pouvoir". La récente fermeture de la chaîne privée El-Watan TV et la dernière réunion de la tripartite (gouvernement-Ugta-patronat) sont, par ailleurs, les deux sujets sur lesquels s'est penché le secrétariat national du RCD. Sur la mise sous scellés des locaux d'El-Watan TV par une décision administrative, le parti dénonce "un abus manifeste" qui, souligne-t-il, "s'ajoute à ce verrouillage du champ public, aux atteintes à la liberté d'expression et aux cabales judiciaires fomentées contre les journalistes et les militants politiques et syndicaux". Quant à la tripartite, le RCD juge qu'en plus de "l'exclusion des syndicats autonomes", elle avait réussi "l'exploit de n'inscrire aucun dossier à son ordre du jour". Pour le RCD, la tripartite tenue jeudi dernier à Biskra "ne visait rien d'autre que la caution de partenaires sociaux et économiques, choisis, à l'effet de légitimer la politique d'austérité déjà mise en branle". Le RCD regrette que, même en ces temps où l'Etat est sérieusement mis au défi, le pouvoir "refuse de tirer les enseignements des crises précédentes et s'enfonce, comme toujours, dans le cynisme et l'approximation, et privilégie corrélativement la fuite en avant..." F .A.