A près huit jours de grève, les employés de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de Constantine semblent déterminés à aller jusqu'au bout pour relever le directeur, Mehdi Habib, de ses fonctions. Face au silence du wali et de la tutelle, la situation a pris encore de l'ampleur et risque d'avoir des effets directs sur le suivi des projets inscrits. Hier matin, le bureau de Constantine du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a animé une conférence de presse afin de répondre aux accusations du DUC et faire appel au wali ainsi qu'au ministère de tutelle pour prendre des mesures envers cette situation qui traîne. «La grève a été organisée de manière réglementaire, en plus tous les travailleurs veulent le départ de ce directeur et pas seulement le Snapap. C'est le ras-le-bol, s'il s'agissait d'un conflit personnel, ce n'est pas une centaine de personnes qui signent pour demander le départ du DUC. En outre il y a des preuves concrètes contre ce directeur», a déclaré Omar Boureghda, secrétaire général de wilaya du Snapap. Il a affirmé aussi que le DUC agit d'une manière abusive envers les travailleurs, précisément les syndicalistes tout en transgressant la loi. Selon toujours ses dires, la loi 90-14 de l'activité syndicale interdit au directeur de prendre des mesures contre les syndicalistes, sans avoir recours à leur secrétariat de wilaya. De son côté, Fouad Mellah, secrétaire du syndicat de la DUC a estimé qu'il est carrément impossible de travailler avec le directeur actuel, car il devient insupportable. «Non seulement les conditions de travail sont déplorables, en dépit du budget octroyé pour l'entretien, mais on subit chaque jour un grand mépris ou une humiliation de la part du DUC. Nous souffrons depuis 14 mois», fulmine-t-il. De notre côté, nous avons contacté par téléphone Mehdi Habib, le directeur en question afin d'avoir sa version des faits. Il nous a dit ceci : «Je n'ai aucun problème avec qui que ce soit, je suis en train d'appliquer la réglementation. J'ai toujours exigé le respect des normes de travail. Certes j'élève la voix, mais pour tout ce qui a une relation avec le travail. En plus, ils n'ont aucun P-V ou un rapport contre moi. Concernant les syndicalistes, ils veulent faire ce qu'ils veulent, ils me font du chantage, rien de plus. Tout ce que je demande, c'est la rigueur dans le travail.» Rappelons que l'affaire du conflit en question sera examinée aujourd'hui par le tribunal administratif de Constantine.