Les travailleurs de la direction de l'Urbanisme et de la Construction (DUC) sont passés, hier, à l'exécution de leur menace, en déclenchant une grève illimitée pour, ont-ils dit, protester contre l'autoritarisme et la mauvaise gestion du directeur, dont le départ qu'ils réclament à cor et à cri constitue la condition sine qua non à leur reprise. Selon le secrétaire général de la section syndicale Snapap, F. Mellah, que nous avons rencontré hier, «l'adhésion des employés de la DUC à cette grève est pratiquement de 100%, et tous les services sont paralysés. C'est autant dire, ajoutera-t-il, qu'il ne s'agit pas d'un problème personnel entre moi-même et le directeur, comme celui-ci cherche à le faire croire». Et d'indiquer, toujours dans ce cadre, que le chef de cabinet du wali les a menacés, d'abord au téléphone puis de vive voix, sur le site de la grève. Celui-ci a démenti qu'il ait formulé des menaces à l'encontre des grévistes, mais reconnaît s'être déplacé à la DUC sur demande du wali, et ce pour trouver un terrain d'entente et faire revenir les grévistes à de meilleurs sentiments pour qu'ils reprennent le travail ou à tout le moins attendre que le directeur, qui est absent pour affaire familiale, soit présent pour déclarer cet arrêt de travail. «S'il y a un malaise, notera encore le chef de cabinet, dans une conférence de presse qu'il a tenue hier matin au cabinet du wali, cela se discute et se traite avec l'inspection du Travail et la fonction publique». Le chef de cabinet du wali, M. Boumenkar, estime que déclencher une grève avec seul point de revendication le départ du directeur est illégal. Et s'il y a accumulation de dépassements qui sont étayés et fondés, il faut les traiter avec l'inspection du Travail. Selon le SG de la section syndicale, la grève a été décidée en vérité pour le 15 juin dernier et ce n'est que sur intervention de la Fédération nationale des fonctionnaires du secteur de l'urbanisme, qu'elle a été gelée contre des promesses de régler le problème, mais cela fait des mois maintenant que celui-ci dure. «Les travailleurs, à bout, ont décidé de passer à l'action jusqu'à satisfaction de l'unique point afférent au départ du directeur», ajoutera M. Mellah. Et notre interlocuteur de rappeler les griefs reprochés au concerné et dont notamment, une iniquité dans le payement des dépenses de transport et des missions des fonctionnaires ainsi que des lenteurs dans l'octroi de la prime de rendement. Mais aussi d'annulation des droits de transport et de missions du SG de la section syndicale pour l'année 2015, malgré que celui-ci soit en possession dordre de mission en bonne et due forme.