2- La juste redistribution des richesses nationales L'ouverture du dossier des salaires est une nécessité en termes d'appropriations égale des richesses et des revenus nationaux et l'instauration d'une citoyenneté et d'une justice sociale. La revalorisation salariale encourage le pouvoir d'achat des travailleurs et favorise une relance de la consommation et une redynamisation de l'économie algérienne bénéfique pour le développement économique et l'emploi. S'il est nécessaire que le système de rémunérations soit conforme à la réalité économique du pays, la redistribution juste des revenus aura pour corollaire le développement de la production des biens de consommation de masse. L'augmentation des prix est une attaque contre le pouvoir d'achat des fonctionnaires Il y a maintenant près de deux décennies qu'aucune augmentation salariale n'a eu lieu dans la Fonction publique ; les différentes revalorisations du SNMG, au compte-gouttes ont été dérisoires vu l'intégration dans le calcul des différentes primes. (Article 87 bis) de la loi 90-11, relatif aux relations de travail. Toutes les négociations salariales dans les différentes bipartites et tripartites se sont soldées par un échec. L'augmentation des salaires étant liée à l'amplitude de la grille salariale et des carrières, cette dernière n'a pas bougé depuis 20 ans. La prise en compte des qualifications, le blocage des carrières et l'écrasement des salaires ont réduit les fonctionnaires actifs et retraités à la précarité. Au total, les pertes cumulées du pouvoir d'achat des agents de la Fonction publique, actifs et retraités, ont atteint un niveau très important. Le salaire moyen des catégories 10-14-15 des fonctionnaires est dérisoire et les installe dans la catégorie des pauvres. Une telle situation est alarmante. Le dossier des salaires est posé avec force dans tous les conflits et particulièrement dans la Fonction publique où les discriminations salariales entre la Cette dernière et les autres secteurs d'activité économiques créent un véritable apartheid social. Seule une augmentation générale des salaires et une échelle mobile des salaires permettra de lutter contre les disparités et les inégalités. La revendication des enseignants de tous les paliers de déverrouiller la grille salariale par un nouveau statut de la Fonction publique et une reconfiguration des statuts particuliers est à cette rentrée sociale de nouveau posée car les fonctionnaires exigent dans la revalorisation de leur salaire, une revalorisation et une reconnaissance de leur qualification. Le maintien et la progression du pouvoir d'achat des fonctionnaires actifs et retraités Il est nécessaire que le rattrapage du pouvoir d'achat des salaires et des pensions de retraite au regard de la hausse des prix passe par une revalorisation du point d'indiciaire et une revalorisation du salaire de base des fonctionnaires et la promulgation d'un seul point indiciaire, il y a en ce moment plus de 75 points indiciaires. Une attention particulière devra être apportée à une réforme fiscale qui sanctionne ceux qui cumulent les revenus et concentrent les richesses et pénalise l'évasion sociale qui atteint au regard de la masse salariale plus de 100 milliards de dinars. 3- Lutter contre la flexibilité de l'emploi Le statut général de la Fonction publique, dont l'ordonnance a été signée par le président de la République, a apporté de profondes modifications des règles actuelles de la relation de travail. Les dernières traces des conquêtes sociales des salariés dans la Fonction publique sont tombées avec « la contractualisation ». L'introduction d'un régime de contractualisation dans le chapitre 4 conçu comme une formule à combler des activités de soutien autre que celle relevant de la conception statutaire ouvre la voie à une flexibilité de l'emploi, ce sont plus de plus 140 000. Cette précarisation de l'emploi dans le secteur public n'est pas la solution pour réorganiser l'administration publique, valoriser les qualifications et améliorer les relations de travail. Inversement, elle crée une insécurité dans l'emploi qui marginalise les compétences et le savoir-faire. Ces articles mettent le fonctionnaire dans une zone de non-droit. C'est une menace grave pour l'avenir du service public. L'Etat sans des agents sécurisés et bien payés deviendra étranger à des milliers de citoyens. Il faut que l'appel au recrutement par contrat pour une durée déterminée dans des emplois publics par décision soit un usage exceptionnel : remplacement de titulaires en congé, absence de corps de fonctionnaire pour assurer la fonction et les besoins occasionnels et saisonniers. Faire de cette exception une règle est une menace pour la continuité et la stabilité du service public. Il est nécessaire d'abroger tous les articles du statut de la Fonction publique qui font de l'emploi occasionnel ou temporaire une nouvelle forme de la relation de travail. Il est nécessaire d'aller vers la consolidation de l'emploi permanent et une véritable politique de revalorisation salariale. La gestion budgétaire des ressources humaines à travers un plan annuel, le retrait de l'Etat de certains services publics, la réduction des dépenses publiques auront des conséquences dramatiques pour l'administration algérienne. L'emploi public doit s'établir en fonction des besoins de la société non en fonction d'une politique budgétaire restrictive.