Le député du vieux parti propose d'instaurer des bons d'achat et celui du PT veut le monopole de l'Etat sur le commerce intérieur. La décision prise par le gouvernement d'élargir la liste des produits alimentaires subventionnés, suite à la flambée des prix, a été différemment appréciée par les partis politiques. Pour le FLN, cette démarche n'est pas forcément la bonne pour mettre fin au problème qui étrangle de plus en plus les ménages. M.Abdelkader Cherrar, député représentant cette tendance politique, est contre la démarche du gouvernement et estime qu' «il faut soutenir les ménages et non pas les prix», ce qui reviendrait, en d'autres termes, à augmenter les salaires. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, il a préconisé, en premier lieu, une aide directe aux citoyens à faibles revenus. Selon lui, «il faudra réfléchir à une aide personnalisée des ménages» et ce en «réorganisant les services de l'Etat pour aider les ménages dans le besoin». Plus que cela, il a appelé à l'octroi d'une aide financière directe sous forme de «bons d'achat par exemple». Pour ce défenseur du principe de l'augmentation des salaires, «soutenir les prix coûterait plus cher à l'Etat et les résultats ne sont pas probants, d'autant plus que cela n'arrête pas l'inflation». Dans ce contexte, il a prétendu que soutenir les prix d'une manière générale ne profiterait pas uniquement à ceux qui sont dans le besoin. A titre d'exemple, il a expliqué que «soutenir le sucre revient à soutenir les riches, les pâtissiers, les producteurs des boissons...». Pour lui, seuls les ménages en difficulté devraient profiter de ce soutien des prix. Les nantis, eux, peuvent tout se permettre. Et pour ce faire, il a recommandé de «revoir la politique salariale et prévoir les aides aux chômeurs, aux ménages dont les revenus sont faibles, ainsi qu'aux lycéens et étudiants issus de familles nécessiteuses». Cependant, pour mener à bien une telle solution, il faudra d'abord régler les problèmes et les défaillances qui se posent au niveau des circuits de régulation, a-t-il dit. D'autre part, M.Cherrar a indiqué que pour aider les ménages fortement éprouvés par la cherté de la vie, «toute la politique sociale de l'Etat doit être revue de fond en comble». Pour cela, il faudra mettre en place «une nouvelle politique de redistribution des richesses», a-t-il mentionné. Un avis partagé par M.Bouaza, du MSP, qui dit qu'il faut «trouver un système de redistribution équitable des richesse». De son côté, M.Youcef Taâzibt, député du Parti des travailleurs, a un tout autre avis. Contredisant son collègue du FLN, il a expliqué que «le citoyen ne demande pas une augmentation de salaire, mais plutôt des droits sociaux beaucoup plus importants». Selon lui, pour mettre un terme à «l'érosion constatée du pouvoir d'achat des citoyens et freiner, également, la double inflation qui touche les produits importés et ceux locaux et défendre le pouvoir d'achat des citoyens, le retour du monopole de l'Etat sur le commerce intérieur», s'avère nécessaire. Manière de remettre cette envolée spectaculaire des prix sur le dos de l'Etat qu'il invite, par là même, à assumer ses responsabilités vis-à-vis du citoyen. De ses propos, il ressort également que le monopole de l'Etat permettra au gouvernement d'intervenir à tout moment, et ce en fixant, plafonnant et homologuant les prix et les marges bénéficiaires des biens et des services. L'intervenant a noté que l'initiative du gouvernement lui permettra de disposer d'un paneton de produits de large consommation, sur lequel il aura la faculté d'intervenir soit en fixant, soit en homologuant les prix sur le marché. Il a appelé, dans le même contexte, à une meilleure régulation de l'activité commerciale pour la fixation des prix des produits de large consommation et ce, en prenant en considération des seuils permettant de préserver le pouvoir d'achat des ménages.