Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu pour l'Arabie Saoudite un déficit budgétaire représentant 19,5% de son PIB, soit quelque 130 milliards de dollars cette année. Affectant depuis plusieurs mois déjà les petits producteurs, les répercussions négatives de la chute des prix du pétrole atteignent progressivement les économies les plus fortes, ainsi que les groupes pétroliers, à l'image du géant British Petroleum. Ainsi après le Venezuela, l'Algérie, la Russie, le Nigeria, la Libye, l'Irak et d'autres pays fragilisés par leur trop forte dépendance au pétrole – et ayant dû revoir leur politique budgétaire – les géants pétroliers, à l'image de l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis, ressentent à leur tour les effets de la chute des cours mondiaux du brut et envisagent des restrictions budgétaires et une baisse des subventions. La dernière information faisant état d'un déficit budgétaire concerne l'Arabie Saoudite qui étudie un relèvement des prix des produits pétroliers sur le marché local. L'annonce a été faite, hier, par le ministre du Pétrole dont le gouvernement est confronté à un déficit budgétaire record dû à la chute des cours du brut. En 2013, une étude américaine a démontré que le royaume saoudien avait les plus importantes subventions du carburant au monde, avec un record de quelque 25 milliards de dollars en 2012. Les prix du carburant à la pompe sont les moins élevés dans la région du Golfe et parmi les plus bas dans le monde. L'électricité et l'eau sont également fortement subventionnées. Un responsable de la Banque mondiale avait indiqué l'an dernier que les monarchies pétrolières du Golfe dépensaient plus de 160 milliards de dollars en subventions des prix du carburant. Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu pour l'Arabie Saoudite un déficit budgétaire représentant 19,5% de son PIB, soit quelque 130 milliards de dollars cette année. Les Emirats arabes unis, un autre pays pétrolier du Golfe, a supprimé en juillet les subventions sur les prix du carburant, une mesure qui devrait faire épargner au Trésor public des milliards de dollars. L'émir du Koweït s'est inquiété pour sa part de l'énorme déficit lié à la chute des recettes pétrolières. Il a ainsi appelé, hier, le gouvernement et le Parlement à procéder rapidement à des réformes économiques pour pallier la baisse de 60% des recettes pétrolières de l'émirat en raison de l'effondrement des cours du brut. S'exprimant à l'ouverture de la nouvelle session du Parlement, cheikh Sabah Al Ahmad Al Sabah a également appelé à trouver de nouvelles sources de revenus pour l'émirat. Il a notamment demandé à adopter des mesures sérieuses afin de concrétiser les réformes économiques et réduire les dépenses publiques. Selon le ministère des Finances, les revenus au premier semestre se sont chiffrés à 8,34 milliards de dinars (27,6 millions de dollars) contre 15,1 milliards de dinars (49,9 millions de dollars) durant la même période de 2014. Il est à rappeler que dans ses prévisions régionales publiées lundi, le FMI recommande, notamment, à l'Algérie et aux pays du Golfe, de réduire le poids de leur secteur public et diversifier leurs sources de revenus du fait de «la contraction de l'espace budgétaire». La plupart des pays exportateurs de pétrole de la région Moanap «auront épuisé leurs amortisseurs financiers avant 5 ans et les besoins de financement vont atteindre 1000 milliards de dollars en 5 ans», relève le rapport du FMI.