La baisse des cours du brut n'épargne personne. L'Arabie Saoudite qui s'investit actuellement dans une véritable guerre des prix dans l'objectif d'étouffer l'industrie naissante des schistes reçoit de plein fouet le retour de flamme. Si le premier producteur de l'OPEP, qui pompe plus de 33% du pétrole produit par l'Organisation basée à Vienne, dispose de réserves de change importantes, il n'est pas pour autant préservé des déficits. Ainsi et selon les prévisions du Fonds monétaires international (FMI), l'économie saoudienne devrait enregistrer un déficit budgétaire de 20% de son produit intérieur brut (PIB) en 2015, soit quelque 130 milliards de dollars pour un PIB de 649 milliards. Il va sans dire que cela est un effet de l'effondrement des cours du brut et par ricocher du déclin des revenus pétroliers qui constituent, d'ailleurs, l'essentiel des recettes de ce grand exportateur de pétrole. Le FMI explique ainsi que «les dépenses du gouvernement devraient rester élevées en 2015 en raison d'un certain nombre de facteurs, alors que les revenus pétroliers se sont réduits», a expliqué une équipe du FMI après une visite dans le royaume. Pour l'institution de Bretton Woods, la forte contraction des cours du brut a entraîné une forte réduction des revenus de l'Etat mais l'impact sur le reste de l'économie est, jusqu'à présent, resté limité, en raison de l'importance des dépenses publiques. L'équipe du FMI a prévu une croissance de 3,5% cette année, équivalente à celle de 2014, mais s'attend à un ralentissement à 2,7% l'an prochain. Pour rappel, les revenus pétroliers représentent plus de 90% des revenus publics de l'Arabie Saoudite, le premier exportateur de brut au monde qui pompe 10,3 millions de barils par jour. Les agences de presse rappellent à ce titre que le FMI a estimé en mai à plus de 100 dollars le baril le seuil nécessaire pour équilibrer le budget sans oublier les institutions internationales qui estiment que pour financer le déficit public, le gouvernement va devoir emprunter sur le marché financier pour la première fois en 15 ans, en dépit de ses énormes réserves. Notons enfin que le cabinet saoudien de consultants, Jadwa Research, a estimé lundi que les réserves en devises étrangères de l'Arabie Saoudite ont chuté de 49 milliards de dollars durant les quatre premiers mois de l'année, à 683 milliards à la fin avril contre 732 milliards de dollars à la fin 2014.