Le coup d'envoi de la première édition du challenge Sahari International sera donné dans deux jours à Alger. La Fédération algérienne des sports mécaniques a relevé le défi d'organiser cet événement de renommée internationale malgré le manque d'expérience. - Comment avez-vous eu l'idée de lancer un rallye international ? Après plusieurs années d'existence de la Fédération algérienne des sports mécaniques, et après l'organisation de plusieurs manifestations nationales sous différentes formes, à savoir les championnats, les challenges et autres, il est évident pour nous de renouer avec l'organisation des compétitions internationales de grande envergure. C'est ainsi que nous avons pris la décision d'organiser un rallye international pour donner un impact médiatique à notre discipline qui n'est pas bien connue et aussi donner une chance à nos pilotes pour se mesurer avec d'autres pilotes de renommée internationale, car la participation ailleurs devient de plus en plus chère. Il est aussi temps pour nous de montrer au monde la nouvelle image de notre pays, car la période noire par laquelle on est passés a carrément freiné la venue des étrangers dans le Sud algérien. Et à travers cette manifestation, on veut dire aux étrangers que l'Algérie vit en paix et qu'ils peuvent de nouveau venir visiter notre Grand-Sud. Aussi c'est la réouverture de la porte pour les organisateurs étrangers afin de pouvoir préparer des événements dans un cadre serein et réglementaire, car les rallyes sont nés en Algérie dans les années 1970. Depuis leur délocalisation, certains ont perdu tout leur charme et d'autres ont carrément disparu. On veut juste récupérer ce qui nous appartient. - L'organisation sera-t-elle assurée par des compétences algériennes ? Nous avons fait appel à des personnes et à des entreprises algériennes partout là où elles peuvent assurer un service ou vendre un produit, d'ailleurs 80% de l'organisation sont assurés par des Algériens. Mais il y a des métiers dans lesquels nous n'avons pas de spécialistes ou bien de l'expérience. Nous avons fait appel à un bureau de consulting italien, car nous manquons d'expérience dans le domaine, ce sont des conseillers techniques et un personnel de préparation logistique, on ne sait même pas ce qu'il faut pour organiser un tel événement. Ce bureau nous a orientés durant toute la préparation, ils nous ont donné tous les éléments qu'il faut pour réussir le rallye. - L'objectif n'est pas d'accueillir une autre fois le Paris-Alger-Dakar ? Non, pas du tout. Nous avons voulu créer un rallye algérien et rouvrir les portes pour les organisateurs qui sont intéressés par l'Algérie sans viser spécialement un rallye ou un label quelle que soit son origine. - Les étrangers n'ont-ils pas de craintes sur le plan sécuritaire ? Il est vrai que les participants étrangers avaient une crainte au début, mais après leur avoir expliqué et exposé la situation réelle, ils sont devenus plus confiants et sont rassurés, d'ailleurs on compte entre 125 et 130 personnes qui vont venir se régaler en découvrant le Sud avec toute son hospitalité. Aujourd'hui, je pense qu'il n'y a rien à préparer sur ce plan, car nous vivons dans la sécurité totale et il n'y a aucun souci. J'ai fait moi-même le circuit plus de cinq fois, j'ai aussi tenu des réunions avec les responsables des wilayas concernées, je vous le répète, il n'y a pas de problème de sécurité. Il y aura un dispositif sécuritaire comme celui déployé habituellement par nos partenaires sécuritaires durant les autres événements sportifs, il n'y aura pas de dispositif exceptionnel. - Y aura-t-il un gain économique pour l'Algérie et les régions du Sud ? Vous savez, le gain économique est très important. Renouer le lien entre les touristes étrangers et le désert est déjà un grand gain. Le tourisme est le deuxième or noir pour notre pays. Les étrangers qui vont découvrir la beauté du désert algérien vont revenir passer des séjours dans les hôtels et acheter des produits artisanaux et locaux. Aussi, la plupart des entreprises qui sont engagées sont algériennes, en plus de l'activité commerciale dans les villes du Sud et d'Alger. C'est un gain à moyen et à long termes. - Est-ce une initiative de la FASM ou bien du gouvernement ? C'est grâce à la Fédération des sports mécaniques et le ministre de la Jeunesse et des Sports, Lhadi Ould Ali, que je remercie au passage pour tout ce qu'il a fait pour notre fédération. Nous avons initié ce rallye il y a des années mais à chaque fois ça patine, mais depuis l'arrivée du nouveau ministre, tous les problèmes sont réglés. - Combien va coûter ce rallye à la fédération ? Il est difficile de savoir combien va coûter l'événement pour la fédération actuellement. En plus des 100 millions de dinars des sponsors, il y a d'autres partenaires qui ont mis à notre disposition du matériel et des infrastructures. Il y a aussi les moyens qui seront mobilisés par les services de sécurité. Le ministère de la Jeunesse et des Sports va aussi contribuer, soit directement ou à travers les DJS et des wilayas. Mais le budget dont on dispose pour le moment est de 10 millions de dinars. - Comment a été fait le choix du site ? Comme on manque d'expérience dans l'organisation de tels événements, nous avons choisi un site proche de la route nationale pour qu'on puisse mieux gérer techniquement le rallye. On ne voulait pas s'aventurer et organiser un grand rallye. L'événement va se dérouler sur quatre étapes sur piste, ce qui est déjà très bon, car il y a des rallyes qui ont plus de 20 ans d'expérience mais ils ne dépassent pas deux ou trois étapes. - Quelles sont les formes de rallye qui seront au rendez-vous ? Il y aura trois catégories : nous avons la catégorie chrono, c'est une compétition de vitesse pour les motos, quads, 4x4 et les camions. Le deuxième, il s'appelle le rallye Red, il va suivre le rallye chrono. En réalité c'est plus touristique et découverte, car l'objectif de cet événement est aussi culturel et touristique. Les gens qui participent auront la chance de découvrir et d'apprécier la nature, il n' y aura pas de concurrence. La troisième forme, c'est le rallye de régularité, ça se déroule sur une route goudronnée avec des voitures et des motos de séries normales. Les pilotes doivent respecter les délais et les règles de la compétition. - Pourquoi certains pays n'ont pas pu participer ? Comme je vous l'ai dit auparavant, le projet était à l'arrêt, c'est après l'arrivée du ministre de la Jeunesse et des Sports actuel que les choses se sont débloquées. La période des inscriptions a coïncidé avec les congés algériens puis européens. Quand les équipes étrangères ont appris l'information, il était impossible pour eux de participer, vu qu'ils ont pris d'autres engagements ailleurs. Mais pour ceux qui désirent s'inscrire, les portes sont ouvertes. On accepte les inscriptions jusqu'à maintenant.