La pluie s'est arrêtée dans la région de Tindouf, mais les dégâts dans les camps de réfugiés sahraouis inquiètent les ONG. «Les maisons ont été détruites soit totalement, soit partiellement, et celles qui sont encore debout menacent de s'effondrer. Dans le camp de Dakhla, 100% des habitations sont détruites, les écoles comme les hôpitaux ont été inondés», raconte Baptiste Chapuis, chargé de plaidoyer d'Oxfam. L'état de catastrophe humanitaire a été déclaré par les autorités du Sahara occidental. Près de 11 500 familles sont touchées. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la majorité des réfugiés a perdu vivres et stocks alimentaires. Un consortium de 14 ONG ainsi que l'ONU ont lancé un appel aux dons d'urgence. «Le besoin le plus urgent dans l'immédiat est de fournir des abris et de la nourriture pour les populations les plus vulnérables, à savoir les enfants, les personnes âgées, les femmes chefs de ménage et les personnes handicapées. L'impact de ces inondations a contraint les écoles et établissements de formation à fermer leurs portes. Les enfants sont, depuis deux semaines déjà, privés d'école», déclarent les Nations unies dans un communiqué. «Les agences des Nations unies lancent aujourd'hui un appel d'urgence pour répondre à cette crise pour un montant de 19,6 millions de dollars américains. Ce montant comprend un besoin de 9,5 millions pour le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), 8,1 millions pour le PAM, 1,7 million pour Unicef, et 0,3 million pour l'OMS. Ce montant permettrait aux agences de couvrir les besoins humanitaires sur le terrain pour une durée de trois mois», précise le communiqué. 20 millions de dollars L'ambassade d'Italie en Algérie a déjà fait don de 200 000 euros au HCR, et l'Union africaine a débloqué 200 000 dollars d'aide d'urgence. Le Croissant-Rouge algérien a envoyé 300 tonnes de produits alimentaires secs, soit «de quoi tenir un mois». Un convoi de 84 camions chargé d'aide humanitaire en provenance des wilayas algériennes voisines est arrivé dans les camps hier. Mais c'est malgré tout insuffisant, selon les humanitaires. L'urgence, pour les Nations unies, est désormais de trouver un toit pour les réfugiés, sécuriser l'accès à l'eau potable, d'obtenir des denrées alimentaires et de prévenir les risques sanitaires.