C'est un véritable SOS qu'a lancé, hier, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour une mission de sauvetage des milliers de réfugiés sahraouis vivant dans les camps aux environs de Tindouf (Algérie), qui risquent tout simplement de mourir de faim. L'organisme onusien a, en effet, sonné l'alerte rouge face au manque de fonds pour son opération d'aide aux réfugiés sahraouis. Dans un communiqué rendu public hier par sa direction d'Alger pour le compte de son bureau de liaison basé à Paris, le PAM lance un appel de détresse à la communauté internationale en général et aux pays donateurs en particulier pour prendre au sérieux la menace de famine qu'encourent les réfugiés sahraouis si des dons ne leur sont pas acheminés dans quelques semaines. Le PAM souligne dans son communiqué qu'il fait face à « des difficultés croissantes » pour la collecte des dons et des aides alimentaires. Pour les parrains de ce programme, la situation dans les camps des réfugiés est très inquiétante, en témoigne cette déclaration du directeur de cet organisme en Algérie, Marius de Gaay Fortman : « Des milliers de réfugiés dépendent de l'aide humanitaire externe pour survivre. Si nous ne recevons pas de dons, nous ne pouvons tout simplement pas les nourrir. » Ce responsable précise que les réductions des rations surviennent toujours à cause d'une insuffisance de dons. En clair, il a été observé que les donateurs traditionnels ont sensiblement revu à la baisse leurs engagements en faveur de ce programme, et que forcément les nouveaux ne se bousculent pas à la porte du PAM même s'ils ont été nombreux, en mars dernier, les représentants des pays donateurs à s'être rendus dans les camps des réfugiés sous la houlette du PAM pour constater de visu l'inquiétante catastrophe humanitaire qui guette le peuple sahraoui. Le PAM fait un bilan très maigre d'un engagement qui s'est limité à « quelques dons significatifs ». L'appel du PAM est d'autant plus pressant qu'il doit réunir pas moins de 7000 t de nourriture aux Sahraouis, soit l'équivalent de 5 millions de dollars, pour les mettre à l'abri du besoin en prévision des six prochains mois. La situation dans les camps des réfugiés ne prête pas pour autant à l'optimisme pour l'année prochaine. Le PAM prévient que les besoins seront autrement plus importants et ce faisant « des contributions considérables seront indispensables pour maintenir l'acheminement de la nourriture ». Le PAM fournit, en effet, des rations alimentaires à 90 000 réfugiés les plus vulnérables vivant dans ces camps ainsi que 35 000 rations à des familles victimes des graves inondations survenues en février dernier. Le PAM assure également l'acheminement de la nourriture à 11 200 enfants « sous alimentés » de moins de cinq ans et à leurs mères enceintes ou allaitantes ainsi qu'un programme d'alimentation scolaire au bénéfice des 34 000 écoliers. Le PAM ne manque pas de noter que les réfugiés vivent dans des conditions climatiques dures avec des températures extrêmes en été comme en hiver. C'est pour attirer l'attention de la communauté internationale que le PAM et le Haut conseil pour les réfugiés (HCR) ont organisé des visites des camps et des missions d'évaluation. Le programme souligne que pour une opération totale qui nécessite la bagatelle de 43 millions de dollars, il n'a reçu à l'heure actuelle que 28,5 millions de dollars de dons. Le PAM sait mieux que quiconque qu'il est nettement loin du compte, d'où cet appel presque pathétique à une mission d'assistance à population en danger.