Bonne nouvelle pour les travailleurs du secteur privé : dans une réunion qui a regroupé hier les responsables de l'Ugta et les représentants du patronat, tenue au siège de la centrale syndicale, il a été convenu d'adopter définitivement, dans une entrevue qui aura lieu mercredi prochain, l'avant-projet de la convention de branches et des augmentations salariales dans le secteur économique privé. Les patrons n'ont, semble-t-il, opposé aucune résistance à la proposition faite par l'Ugta d'augmenter, à raison de 20%, les salaires des travailleurs du secteur privé. Il faut dire qu'il n'y a pas de grands points de discorde entre l'Ugta et le patronat (en comparaison avec les négociations des conventions de branches) puisque les patrons eux-mêmes réclament une augmentation des salaires. Ils justifient leur position par le fait que « la hausse des salaires est un élément indispensable pour le développement de l'économie nationale ». Ils assortissent, toutefois, leur consentement par quelques conditions. Avant de procéder à une augmentation, il faudra penser, estime un représentant de la CGAEA cité par l'APS, à « assainir » les entreprises afin qu'elles puissent faire face à la concurrence. Le patronat est représenté à ces négociations par cinq organisations patronales, en l'occurrence la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) et la Savoir et vouloir entreprendre (SEVE) des entrepreneurs femmes. Point noir Un groupe de travail, issu de cette minibipartite, a ainsi été mis en place afin de s'atteler, dès aujourd'hui, à « l'enrichissement et la révision dans la forme des articles de l'avant-projet de la convention de branches qui en compte 138 et qui sera définitivement adopté mercredi », a indiqué, dans une déclaration à l'APS, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, ajoutant que « le document sera soumis à la tripartite, prévue à la fin du mois de septembre et à l'issue de laquelle la convention sera signée de manière solennelle ». Ce groupe de travail est composé de deux représentants de chaque organisation patronale, au nombre de cinq, et de deux représentants de l'UGTA. Pour le premier responsable de la centrale syndicale, cette convention vise à « normaliser les relations de travail au sein des entreprises économiques du secteur privé », qualifiant cela de première en Algérie. Seul point noir : le président de la CGEA a fait savoir que « des réserves sur le plan de la forme ont été émises », expliquant que « cet avant-projet est basé sur la loi 90-11, laquelle n'est pas en adéquation avec l'évolution économique qu'a connue le pays ». Par ailleurs, M. Sidi Saïd a proposé aux organisations patronales d'envoyer une délégation de la tripartite à Genève, siège du Bureau international du travail (BIT), « afin de lui remettre les actes de la tripartite ». Le secrétaire général de l'UGTA a estimé que « ce serait l'occasion de montrer au BIT qu'un pays du tiers-monde a su instaurer un climat de tripartisme », ajoutant que le syndicat et le patronat, « en dépit de leurs divergences », ont démontré qu'ils peuvent « se prendre en charge et se concerter », au lieu de se « bagarrer ». Cette « entente cordiale » entre l'Ugta et le patronat ne doit pas faire oublier que des blocages continuent de miner les négociations entre les fédérations des travailleurs du secteur public et les sociétés de gestion des participations (SGP). La tenue de la tripartite reste ainsi tributaire du déblocage des pourparlers afin de trouver une solution pour les travailleurs issus des entreprises publiques accusant un déficit. Mais la plupart des responsables de l'Ugta restent confiants : la date de la tenue de la tripartite ne devra pas, selon eux, dépasser le mois de Ramadhan.