Officiellement lancé le 4 novembre 2015 à l'issue d'une cérémonie à laquelle avaient pris part de nombreux ministres, des représentants d'organisations patronales et syndicales ainsi que des dirigeants d'entreprises publiques et privées, il est d'ores et déjà question d'octroyer les premiers labels OAG, baptisés Bassma Djazaïria, dès la fin de l'année en cours. Cet outil d'identification d'excellence prolonge la campagne «Consommons algérien», initiée il y a quelques mois par le ministère du Commerce dans le but de réorienter le choix des consommateurs algériens exagérément porté sur les articles importés, vers des produits fabriqués localement. La tâche semble d'autant plus aisée que l'Algérie dispose de produits agricoles et industriels d'une qualité indéniable, mais malheureusement marginalisés faute de marketing et de mise en avant médiatique. Selon le vice-président du Forum des chefs d'entreprises, Brahim Benabdeslem, le label OAG dans sa forme actuelle a été retenu au terme d'un long processus basé sur une large documentation portant sur les mécanismes de labellisation à travers le monde, l'état des lieux de la législation algérienne et les sondages d'opinion effectués auprès d'un large éventail de producteurs et de consommateurs résidant en Algérie et à l'étranger. La base documentaire ainsi constituée a permis d'établir le cahier des charges opposables à tout candidat au label Bassma Djazaïria. Outre l'originalité et la qualité qui doivent être indéniables, il est également exigé du produit candidat à la labellisation, l'incorporation d'une valeur ajoutée d'au minimum 60%. Le comité d'attribution du label OAG, constitué de membres influents du FCE, d'experts et d'un représentant de la presse, exigera par ailleurs de tout candidat au label d'être, d'abord et avant tout, en règle avec le fisc et la sécurité sociale. Le label OAG décerné par ce comité a de bonnes chances d'être officialisé ultérieurement par le ministère du Commerce qui, d'ores et déjà, travaille à la mise en place de la législation qui régira ce type de distinction, selon le premier responsable de ce département, Bélaïd Bakhti. Pour se porter candidat au label Bassma Djazaïria, les opérateurs concernés entameront la procédure par le dépôt d'un dossier portant sur le ou les produits à labelliser auprès du FCE. La réception du dossier enclenchera quasi immédiatement la procédure consistant entre autres à effectuer une visite sur les sites de fabrication, à auditer le management global de l'entreprise et les normes de production sur la base de laquelle elle travaille. A l'issue de la cérémonie du lancement du label OAG, les quelques producteurs privés avec lesquels nous nous sommes entretenus se sont montrés très attentifs à cette démarche de qualité qu'ils semblent attendre depuis longtemps, en grande partie pour fidéliser leur clientèle locales et élargir encore plus le nombre de consommateurs assidus. Utiliser ce label pour exporter a été rarement évoqué par nos interlocuteurs qui, sans doute, pensent que pousser les Algériens à consommer les bons produits locaux, c'est autant de produits soustraits à l'importation. «Commençons d'abord par ce que nous sommes sûrs d'obtenir sur place pour le plus grand bien de notre économie, à savoir accroître l'offre locale en produits de qualité et si la labellisation OAG nous aide à exporter ces produits, pourquoi pas !», nous a affirmé, avec beaucoup de clairvoyance, un agro-industriel basé à Blida.